Les partisans de la « Nouvelle Calédonie française » ont gagné le référendum d’autodétermination organisé après 20 ans d’attente.
La victoire des Caldoches (blancs français établis sur place) est nette avec plus de 56% des voix. Mais les Kanaks (populations mélanésiennes autochtones) indépendantistes ont fait un score plus important que prévu. Et qui aurait pu être plus élevé encore si, une partie d’entre eux n’avait pas appelé au boycott du scrutin.
Dans ce contexte, on comprend pourquoi les vainqueurs ont eu le triomphe modeste. Le président Emmanuel Macron qui a garanti la neutralité de l’État dans le processus a dit sa fierté de voir la majorité des citoyens de Nouvelle Calédonie choisir de rester français, tout en précisant que « la continuation du dialogue » reste le seul chemin pour l’avenir. Il a raison.
En effet les partisans de l’indépendance ont le droit à l’organisation de deux autres référendums d’autodétermination pour confirmer ou infirmer les résultats du premier qui vient d’avoir lieu.
Les chiffres montrent, tout de même, un pays divisé où beaucoup reste à faire pour atténuer les inégalités criardes entre Caldoches et Kanaks.
L’État français a un chantier immense à engager, notamment pour favoriser l’accès à l’éducation et à la formation aux enfants Kanaks. Pour lutter contre la pauvreté qui est une plaie ouverte dans certaines localités comme les îles Loyauté.
Le verdict démocratique doit être analysé de manière lucide pour éviter des choix politiques erronés qui vont rendre les prochaines consultations électorales plus difficiles.
La volonté du président Macron de continuer à jouer la carte du dialogue est bien inspirée. Elle doit privilégier des actes concrets sur le terrain en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations, toutes catégories confondues.
Déjà la France injecte un milliard d’euros en Nouvelle Calédonie par an ; mais l’exploitation des ressources naturelles comme le nickel (le territoire dispose d’un quart des réserves mondiales connues) rapporte certainement plus.
Colonie de peuplement la Nouvelle Calédonie est un atout pour l’Hexagone dans le Pacifique. Au gouvernement français d’expliquer tout cela aux citoyens pour justifier des investissements massifs dans tout l’« ultra-marin français » qui fait de la France une puissance certes moyenne mais planétaire.
Le vote de la Nouvelle Calédonie, contrairement à celui du Vanuatu (qui avait choisi l’indépendance) invite à réfléchir sur la « France des antipodes ».