Le référendum constitutionnel devant ouvrir la voie à un régime semi-présidentiel au Burkina Faso devra être « reporté sine die ». Aucune nouvelle date n’a jusqu’à présent été communiquée.
Le référendum était initialement prévu pour le 24 mars, selon une annonce faite en août 2018 par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry. À l’approche de la date 24 mars, une rumeur faisait de plus en plus état de l’adoption de la nouvelle Constitution par voie parlementaire.
« C’est un report sine die qui se profile, car aucune mesure n’est prise pour la tenue de ce référendum le 24 mars prochain et aucune nouvelle date n’a jusqu’à présent été communiquée », a indiqué l’un des responsables de la commission électorale (CENI), joint par l’AFP et qui a requis l’anonymat. Selon cette source, la seule certitude demeure le mode d’adoption qui se fera par voie référendaire.
Jeudi dernier, après un entretien avec le chef de l’État, le président de la commission constitutionnelle, Me Halidou Ouedraogo, avait assuré que la nouvelle Constitution serait bien adoptée par « voie référendaire ». « La date du référendum importe peu, pourvu qu’il se tienne dans les normes, dans le cadre de nos lois constitutionnelles », avait estimé Ouédraogo, laissant envisager un report.
« Aujourd’hui, il est clair que l’opposition n’a exercé aucune pression sur le président (Roch Marc Christian) Kaboré pour qu’il décide qu’on aille au référendum. Il a pris sa décision librement et en connaissance de cause », a réagi le président du Parti républicain pour l’Indépendance totale (PRIT-Lannaya, opposition), Mamadou Kabré.
Promise par le président Kaboré lors de sa campagne électorale de 2015, la nouvelle Constitution doit mettre fin à la IVe République actuellement en vigueur, qui date de 1991 et avait été instaurée par le président Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir par un putsch en 1987, et renversé par une insurrection populaire en 2014. Elle doit donner naissance à une Ve République, un « régime semi-présidentiel » avec une limitation à deux du nombre de mandats du chef de l’Etat. Elle prévoit aussi une procédure de destitution du président par la Cour constitutionnelle.