Nouveau remaniement gouvernemental du président Ouattara.

Comme annoncé, le président Alassane Ouattara a procédé, hier, à un réaménagement du gouvernement dirigé par le premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

Le nombre de ministres passe de 36 à 41 et un seul départ est noté, celui du ministre de l’agriculture. Il s’agit donc bel et bien d’un réaménagement stratégique qui, comme l’ont fait remarquer, de nombreux analystes, vise à renforcer le « rouleau compresseur électoral » que constitue le RHDP (rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie), le parti présidentiel.

L’objectif ciblé est bien identifié, à savoir, la reconquête des suffrages des citoyens ivoiriens, vers la fin 2020. Face à l’activisme de nombre d’opposants qui, malgré des sorties sur-médiatisées, n’arrivent pas à masquer leurs profondes divergences, le camp présidentiel affiche sérénité et détermination. Comme ce réaménagement gouvernemental le démontre éloquemment !

L’augmentation du nombre de ministres est l’ombre portée d’une vision totalisante qui prend en compte l’ensemble du territoire ivoirien. Toutes les régions et les communautés nationales doivent être bien représentées, pour que l’action gouvernementale soit efficace et, rigoureusement distribuée, si on peut dire, partout.

Le bilan du président Ouattara est un cauchemar pour les opposants qui embouchent la trompette de la « réconciliation nationale », faute de pouvoir élaborer et présenter des programmes économiques et sociaux alternatifs.

Et, en ce qui concerne la réconciliation nationale véritable, Ouattara a une longueur d’avance, lui qui a fait amnistier Simone Gbagbo et mis sur pied une commission « vérité et réconciliation nationale ». Lui qui a pardonné à Henri Konan Bédié, le « défenseur du tristement célèbre concept pernicieux d’ivoirité ».

En digne héritier de Houphouet Boigny, il cultive paix et harmonie sociale dans son pays, et agit pour que la croissance économique puisse favoriser cet idéal humaniste.

Il faut cependant s’attendre à des moments de défis, dans les mois qui viennent, avec des opposants, en fin de parcours politique qui rêvent d’un nouveau grand soir, rêve ou hallucination du grand âge ?

La vigilance s’impose cependant car la guerre civile a laissé des plaies non encore cicatrisées et que certains opposants n’ont d’autre munition électorale qu’ethniciste. La solution est d’aller au contact des populations et les sensibiliser, pour contrer les marchands de sable. Et les dogmatiques assoiffés de violence !

Le refus de Bédié et de Pascal Affi Nguessan d’envoyer un représentant à la CEI (commission électorale indépendante) est un choix belliciste qui mérite une attention particulière.

La campagne de 2020 sera chaude, assurément ! Il faut le savoir et se préparer en conséquence.