Le candidat à la présidence de la Catalogne, Quim Torra, choisi par l’exilé Carles Puigdemont pour lui succéder, ce samedi 12 mai.

Le parlement catalan a élu lundi à la présidence de la Catalogne le candidat séparatiste choisi par l’exilé Carles Puigdemont, Quim Torra, qui a promis de continuer à construire un État indépendant de l’Espagne.

La présidence de la Catalogne a enfin un visage : Quim Torra (Joaquim Torra i Pla de son vrai nom). Quatre mois après les élections régionales, le Parlement a voté, lundi 14 mai, en faveur de ce député de Barcelone de 55 ans.

Le séparatiste convaincu, qui n’a pas obtenu la majorité lors du premier tour samedi, a dû se contenter d’une majorité relative de 66 voix pour, 65 contre puisque le parti d’extrême gauche CUP s’est abstenu.

« Nous ferons la République catalane », a assuré le président fraîchement élu, dont la candidature a été proposée jeudi dernier par Carles Puigdemont, président déchu exilé en Allemagne et toujours dans l’attente de son extradition vers l’Espagne.

Puigdemont, président légitime

Celui qui se définit comme un irréductible indépendantiste doit désormais former son gouvernement, ce qui entraînera automatiquement la levée de la tutelle imposée par Madrid depuis octobre dernier. Mais cela ne signifie pas pour autant la fin du bras de fer entre le gouvernement madrilène et les séparatistes.

Dès le premier débat d’investiture samedi, ce natif de Blanes (ville côtière de la Costa Brava) a promis de faciliter au plus tôt le retour au pouvoir de Carles Puigdemont, le président légitime.

Cet ancien éditeur s’est engagé à rétablir des lois catalanes suspendues ou annulées par la justice, de rouvrir les ambassades de Catalogne fermées par l’État, et de lancer la rédaction de la Constitution de la future république catalane. Il a également évoqué la création de structures de gouvernement parallèles à l’étranger pour préparer la sécession : un « conseil de la République » présidé par Carles Puigdemont, et une assemblée composée d’élus locaux.

Son élection a suscité de vives réactions dans le camp de l’opposition, à l’image d’Inés Arrimadas(Ciudadanos) qui a dénoncé les discours xénophobes et identitaires du candidat. Elle a également critiqué les écrits anti-espagnols du nouveau président, qui a notamment qualifié de « charognards », « vipères et hyènes » ceux qui ne défendent pas la culture et la langue catalane.

Par ailleurs, l’opposition voit dans ce choix la volonté des indépendantistes de refuser toute normalisation politique, voire même de perpétuer l’affrontement avec Madrid.