Le maire de Dakar Khalifa Sall, en prison depuis mars 2017 pour escroquerie de deniers publics, avait saisi la Cour de justice de la CEDEAO.

Les avocats du maire de Dakar s’égosillent suite à la décision de la cour de justice de la CDEAO qui « condamne l’État du Sénégal pour détention arbitraire pendant la période entre le 14 août, date de la confirmation de l’élection de Khalifa Sall comme député par le Conseil constitutionnel et le 25 novembre, date de levée de son immunité parlementaire ».

Elle met en relief des violations des droits de l’homme et estime à 35 millions de FCFA le préjudice subi qui doit être payé au maire de Dakar.

Voilà ce que dit la cour de justice de la CEDEAO qui ne demande pas que Khalifa Sall soit libéré, encore moins que la sentence de 5 ans de prison en première instance soit levée.
Elle ne remet, nulle part en cause le procès et les accusations d’escroquerie sur les deniers publics portées contre le maire de Dakar et qui ont été démontrées de manière incontestable et incontestée lors du procès en première instance.

Devant le tribunal correctionnel de Dakar le maire Khalifa Sall s’est encore réfugié derrière l’affirmation fallacieuse selon laquelle : « L’argent de la caisse d’avance de la mairie de Dakar correspond à des fonds politiques ».

Les juges ont rejeté cette allégation et ont démonté le système mis en place par la maire et ses complices pour détourner près de 2 milliards de FCA. Les fausses factures, par dizaines, signées par Khakifa Sall ont été étalées devant les yeux de tous. Et personne n’a nié avoir signé et encaissé les sommes indiquées. C’est ainsi que khalifa Sall recevait indûment un million de FCFA par jour. Ces faits n’ont été contestés par personne car ils sont avérés.

En ce qui concerne la Cour de justice de la CEDEAO, elle a essayé de faire sensation dans un dossier dont elle s’est contentée d’examiner, de manière parcellaire et peu éclairée, certains points. C’est une faute professionnelle qui dénote d’une incompétence inquiétante à ce niveau.

Pourquoi chercher à faire le buzz, sans oser remettre en cause les décisions souveraines des juridictions de l’État souverain du Sénégal ? Parce que la cour de justice de la CEDEAO n’a ni les compétences, ni la légitimité pour aller plus loin.

Elle a fait preuve cependant de légèreté et de manque de courage tout simplement. En effet, si elle estime devoir juger à la place des institutions légales et légitimes qu’elle ose franchir le Rubicon ?

Elle ne l’a pas osé mais a donné du grain à moudre à des avocats lamentables qui ont « plombé » la défense du maire de Dakar. S’ils avaient payé cash la caution exigée dès le début ; Khalifa Sall aurait eu une liberté provisoire.

Ils ont trop attendu avant de se décider à payer avec « un package de biens immobiliers et d’autres objets à gager etc…». Trop compliqué et peu fiable ! Ils pouvaient trouver le cash mais ont voulu jouer avec l’intelligence des juges et ont perdu en « noyant leur client ».
C’est comme cela qu’il faut comprendre la « période de détention arbitraire » ciblée par la cour de justice de la CEDEAO.

Le jugement sur lequel les avocats de la défense essaient de créer le buzz est une tempête dans un verre d’eau. Il ne bouscule en rien le procès en appel qui, comme le premier sera basé sur l’examen des faits, rien que les faits. C’est à Dakar que cela se passe, nulle part ailleurs !

Il faudra encore et encore répondre aux questions suivantes : Khalifa Sall a-t-il utilisé des fausses factures pour obtenir, chaque jour, un million de FCFA de la caisse d’avance de la mairie de Dakar ?

A-t-il signé lui-même ces fausses factures ? A-t-il pris l’argent ? L’a-t-il utilisé ? etc.
Voilà, il n’y aura pas d’échappatoire, ni de buzz. Il faudra des réponses précises, cash, diraient certains.