Il n’y a toujours pas de résultats provisoires, au lendemain de la présidentielle au Cameroun.

Une énorme abstention aurait marqué l’élection présidentielle dans l’ouest anglophone du Cameroun. La diffusion de tendances électorales étant interdite au Cameroun, les résultats ne sont pas attendus avant au moins une semaine.

À Buea, capitale du Sud-Ouest anglophone quadrillée par d’imposantes forces de sécurité, les bureaux de vote ont été désertés tout au long de la journée, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les 25.000 bureaux de vote avaient ouvert à 08H00 (07H00 GMT). La diffusion de tendances électorales est interdite au Cameroun et les résultats ne sont pas attendus avant au moins une semaine. Le Conseil constitutionnel dispose de deux semaines légalement pour les proclamer.

Selon Hans de Marie Heungoup, chercheur à l’International Crisis Group (ICG) cité par l’AFP, « quasiment tous les retours nous parvenant situent le taux de participation en deçà de 5% » dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest où plus de 300.000 personnes ont dû fuir leur domicile.

Face à sept candidats, Paul Biya est favori du scrutin, malgré la guerre qui s’est installée fin 2017 au Cameroun anglophone, après plus d’un an de crise socio-politique qui a lentement dégénéré en conflit armé.

Juste avant le vote et pour la première fois depuis la présidentielle de 1992, deux opposants de poids se sont alliés contre Paul Biyai: Akere Muna et Maurice Kamto.

Elecam, l’organe qui organise l’élection, a cependant refusé que les bulletins portant le nom de Akere Muna soient retirés au profit de Maurice Kamto, estimant que le retrait vendredi de sa candidature avait été trop tardif et n’était pas prévu par la loi.

Deux autres candidats peuvent espérer un score significatif: Joshua Osih, candidat du Social democratic front (SDF, principal parti d’opposition) et Cabral Libii, benjamin de l’élection à 38 ans, qui a fortement mobilisé dans ses meetings.