L’élection présidentielle en République démocratique du Congo a été une fois encore reportée par la commission électorale dans deux régions.

Les élections générales prévues dimanche en République démocratique du Congo (RDC) ont été reportées au mois de mars dans deux zones de conflit dont Beni. L’annonce de ce report a été faite mercredi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Les trois élections présidentielles, législatives et provinciales ce 30 décembre dans le reste du pays ont été toutefois été maintenues par la CENI. La publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle a été fixé pour le 15 janvier et prestation de serment du nouveau président le 18 janvier 2019.

Le report a concerné les circonscriptions électorales de Beni, Beni ville et Butembo ville, en province du Nord-Kivu (nord-est), ainsi que Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe (sud-ouest).

Les élections générales ont été trois fois repoussées depuis la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila fin 2016 : de décembre 2016 à décembre 2017, de décembre 2017 au 23 décembre 2018, puis du 23 au 30 décembre 2018.

Selon la CENI, relayé par les médias, ce report concerne 1.256.117 électeurs (sur les 40 millions inscrits). Pour l’élection présidentielle, la RDC est considérée comme une « circonscription unique » par la commission électorale et le report pourrait poser un problème de droit constitutionnel. La prestation de serment du président élu est annoncée le 18 janvier, soit bien avant la date des élections dans les deux zones où elles sont reportées.

Pour rappel, la région de Beni est touchée par une épidémie d’Ebola qui a tué 354 personnes depuis qu’elle a été déclarée le 1er août. En outre, des tueries de civils attribuées au groupe armé des ADF ont fait près de 1.000 morts depuis octobre 2014, malgré les interventions de l’armée congolaises et des Casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo (MONUSCO).

La région de Yumbi dans le Mai-Ndombe vient d’être touchée par une soudaine éruption de violences à caractère communautaire depuis deux semaines. Au moins 80 personnes ont été tuées et des milliers ont fui au Congo-Brazzaville voisin.