Le Conseil constitutionnel camerounais a rejeté tous les recours post-électoraux déposés après la présidentielle du 7 octobre. Le dernier est celui de l’opposant Joshua Osih du Social Démocratic Front (SDF), principal parti d’opposition.
Selon les médias camerounais, le Conseil constitutionnel a estimé que la requête de Joshua Osih est « non justifiée ». Le Conseil constitutionnel aurait reçu 18 recours, dont aucun n’a abouti.
Le candidat du SDF avait saisi cette institution pour demander l’annulation totale du scrutin, estimant notamment que l’élection n’a « pas eu lieu » dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en raison de la situation sécuritaire sur place. Ces deux régions, en guerre ouverte entre des séparatistes et l’armée depuis un an, sont les bastions historiques du SDF.
Selon les autorités, le taux de participation dans ces régions est d’environ 5% pour le Nord-Ouest et 15% pour le Sud-Ouest.
Durant des heures de débats, les avocats du parti ont pourtant soutenu, exemples à l’appui, que les électeurs potentiels de ces zones ont été privés de leur droit de vote soit parce qu’ils s’étaient déplacés soit parce que l’insécurité ne leur permettait pas de sortir de chez eux le jour du vote. Les séparatistes avaient menacé de s’en prendre aux personnes qui iraient voter.
Depuis mardi matin, le Conseil constitutionnel étudie les 18 recours déposés. Jeudi soir, il a rejeté celui de Maurice Kamto, qui avait revendiqué le 8 octobre la victoire à la présidentielle.
Une autre requête de M. Kamto, dans laquelle il demandait la récusation de six membres du Conseil constitutionnel, les accusant d’être membres ou proches du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), avait déjà été débouté mardi. L’organe officiel a jusqu’à lundi pour publier les résultats officiels de l’élection présidentielle.