La Commision nationale électorale (Céni) a rejeté six candidatures sur 25, à la présidentielle congolaise.

La RDC vibre au rythme de la polémique après le rejet par la commission électorale de six candidats sur les 25 qui avaient déposé leur dossier à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre. Parmi les dossiers rejetés, celui de l’ex-chef de guerre et opposant Jean-Pierre Bemba.

Samedi, les partisans de Bemba, notamment ceux de son parti (Mouvement de libération du Congo –MLC-) ont promis samedi de se mobiliser par tous les moyens, après le rejet de sa candidature. Le MLC et l’opposition ont aussi lancé un appel “à la mobilisation générale de tous les Congolais” vendredi soir avant même la décision de la commission électorale, selon l’AFP.

Présenté par la presse internationale en tant que « rival malheureux » de Joseph Kabila à l’élection présidentielle de 2006, Jean Pierre Bemba avait quitté la capitale sous escorte des Nations Unies en avril 2007 après des combats entre sa milice et l’armée qui avaient fait entre 200 et 300 morts.

Figure de l’ouest du pays face aux “Katangais” du pouvoir, Bemba avait fait un retour triomphal à Kinshasa le 1er août après onze ans d’absence. Il passait pour un candidat sérieux à la succession du président Kabila, qui ne peut plus se représenter et qui a finalement désigné un “dauphin”, l’ex-ministre de l’Intérieur Ramazani Shadary, après des mois de tensions et au moins trois jours de violences lors de marches catholiques en début d’année.

Après dix ans de prison, l’ex-chef de guerre avait été acquitté en juin par la Cour pénale internationale (CPI) pour des faits portant sur des exactions commises par sa milice en Centrafrique en 2002-2003.

Liste définitive publiée le 19 septembre

Rappelons qu’outre Jean Pierre Bemba, la commission a écarté trois anciens Premiers ministres de Joseph Kabila, à savoir Samy Badibanga, Adolphe Muzito, et Antoine Gizenga, 92 ans, ex-frère d’armes du héros de l’indépendance Patrice Lumumba en 1960.

La commission électorale doit publier la liste définitive – après examen des recours – des candidats le 19 septembre.

La commission a en revanche retenu le dossier de Félix Tshisekedi, président du parti historique d’opposition UPDS, et fils de son fondateur, Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles le 1er février 2017. Elle a aussi validé la candidature du chef du parti présidentiel PPRD Emmanuel Ramazani Shadary, le “dauphin” désigné par le président Kabila et sa coalition Front commun pour le Congo (FCC).

Les trois élections présidentielle, législatives, et provinciales doivent se tenir le 23 décembre. Elles ont été deux fois reportées depuis décembre 2016, date de la fin officielle du deuxième et dernier mandat de M. Kabila.