Le président Biya était en campagne samedi dans les régions anglophones. C’était la première fois qu’il se rendait en province depuis 6 ans. Candidat à sa propre succession, le 7 octobre prochain, Paul Biya, brigue en effet un 7ème mandat successif.
Rappelons que c’est une véritable guerre civile dans l’ouest du pays, dans les deux régions anglophones, minoritaires et marginalisées, ou des sécessionnistes ont décidé de prendre les armes contre le gouvernement dominé par les francophones de Yaoundé.
Les combats ont déjà fait 170 morts parmi les forces de l’ordre et au moins 400 chez les civils. Loin de restaurer la paix, l’armée camerounaise laisse des villages fantômes derrière son passage. Le résultat est terrible, environ 200 000 personnes ont fui les régions anglophones, mais le président Biya n’en démord pas.
À une semaine de l’élection présidentielle du 7 octobre au Cameroun, ses deux régions anglophones en crise retiennent leur souffle alors que les séparatistes entendent « célébrer » le premier anniversaire d’une proclamation symbolique d’« indépendance », le 1er octobre 2017.
Dans certains villages de la zone anglophone du Cameroun, des drapeaux de l’Ambazonie -nom de l’État que les séparatistes armés entendent créer- avaient même été hissés en lieu et place du drapeau camerounais.
Un an plus tard, le conflit n’a fait qu’empirer: les forces de sécurité camerounaises ont été massivement déployées dans les deux régions, et le nombre de séparatistes ayant opté pour la voie des armes a sensiblement augmenté.
Aujourd’hui, ils seraient plus d’un millier de combattants séparatistes et contrôleraient « une partie significative des zones rurales et axes routiers » en zone anglophone.
Multipliant les attaques contre les symboles de l’État, gendarmeries en tête, et les enlèvements de fonctionnaires, les séparatistes ont forcé les autorités locales à fuir leur administration dans de nombreuses localités des zones anglophones.