Le président par intérim en Algérie, Abdelkader Bensalah, a proposé mercredi dans un discours à la nation un dialogue pour préparer la présidentielle. Bensalah a proposé un dialogue dans lequel ni les autorités politiques ni l’armée ne seront selon lui, impliquées.
« Le processus de dialogue sera conduit et mené en toute liberté et en toute transparence par des personnalités nationales, crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale », a déclaré Bensalah. « L’État dans toutes ses composantes, y compris l’Institution militaire, ne sera pas partie prenante à ce dialogue et observera la plus stricte neutralité tout au long du déroulement de ce processus », a-t-il affirmé.
Selon lui, « il est devenu aujourd’hui nécessaire de mettre de côté les exigences irréalistes qui sont de nature à prolonger la situation actuelle et d’entraîner notre pays dans une situation de vide constitutionnel, source d’incertitude et d’instabilité ».
L’Algérie, où le président Abdelaziz Bouteflika a démissionné en avril sous la pression de l’armée et de la rue, est en proie à une crise politique majeure. Un mouvement de contestation lancé en avril continue de refuser que le « système » en place organise la présidentielle et réclame au préalable le départ de tous les anciens soutiens de Bouteflika et la mise sur pied d’institutions de transition chargées de réformer l’État et d’élaborer une nouvelle Constitution.
Le discours du président algérien par intérim est intervenu à quelques jours de l’expiration prévue le 9 juillet de la période d’intérim à la tête de l’État, ouverte par la démission de Bouteflika.
L’impossibilité d’organiser le scrutin à la date du 4 juillet, faute de candidats, la présidentielle ne permet pas à Bensalah, qui assure l’intérim depuis le 9 avril, de rendre le pouvoir avant l’issue de la période de 90 jours prévue par la Constitution. Bensalah a déjà annoncé qu’il prolongerait ses fonctions jusqu’à l’élection d’un nouveau président, à une date pour l’heure non indiquée.
Il s’agit de la deuxième proposition de dialogue du chef de l’État par intérim. Le 6 juin, il avait appelé l’ensemble de la classe politique au dialogue afin d’arriver à un consensus autour de l’organisation de l’élection présidentielle, une proposition rejetée par la contestation.
Le discours est survenu le jour même où des personnalités algériennes ont appelé leurs compatriotes à participer massivement vendredi à la 20ème manifestation hebdomadaire contre le régime, qui coïncidera avec le 57ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.