Joseph Kabila, le président de la République démocratique du Congo (RDC), ne sera pas candidat lors de l’élection présidentielle prévue le 23 décembre. Avec ce choix Joseph Kabila respecte la constitution qui lui interdisait un troisième mandat.
L’annonce faite devant la presse par un porte-parole met fin à des années de spéculations pour savoir si Kabila allait briguer un troisième mandat malgré la limite fixée à deux par la Constitution. L’ancien ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary sera le candidat de la coalition au pouvoir lors de la présidentielle. À 57 ans, il va porter les couleurs du Front Commun pour le Congo (FCC).
Le secrétaire permanent du parti au pouvoir pourrait rivaliser ainsi d’ardeur avec des calibres de l’opposition dont Jean-Pierre Bemba et Félix Tshisekedi.
Le retrait de Kabila est de nature à apaiser les craintes de nouvelles violences dans ce pays où la transition du pouvoir s’est souvent faite dans le sang.
L’élection du 23 décembre veut être perçue comme la première à suivre un processus démocratique après des décennies de régime autoritaire, de coups d’État et de conflits meurtriers.
Hier, dans la soirée, les États-Unis ont salué la décision du président congolais Joseph Kabila de ne pas se présenter à sa réélection, tout en estimant que davantage pouvait être fait pour assurer une transition démocratique dans le pays.
« Nous saluons les informations selon lesquelles le président Kabila ne cherchera pas à obtenir un troisième mandat en conformité avec la constitution de son pays », s’est réjouie l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley, dans un communiqué. « Ce développement est une autre avancée mais il y a bien davantage à faire », a-t-elle prévenu. La commission électorale « doit prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir au peuple congolais le droit d’exercer son droit de vote lors d’élections libres, justes et crédibles le 23 décembre 2018 », a encore ajouté Mme Haley.
Washington avait fait pression sur Joseph Kabila pour qu’il se retire de la course à l’élection présidentielle, ouvrant ainsi la voie à une première transition démocratique pour la République démocratique du Congo. Nikki Haley en personne s’était rendue à Kinshasa l’année dernière pour demander aux dirigeants congolais l’organisation d’élections. L’ONU a également réagi par la voix d’un de ses porte-parole, Farhan Haq saluant « le progrès continu vers l’organisation d’élections libres, justes et pacifiques le 23 décembre ». Le Conseil de sécurité avait déjà appelé à une passation de pouvoir en République démocratique du Congo.