L’ex-vice-président Atiku Abubakar sera face à M. Buhari à la présidentielle de 2019.

C’est officiel. L’ancien vice-président Atiku Abubakar affrontera le chef de l’État Muhammadu Buhari lors des élections présidentielles qui se tiendront au Nigeria en février 2019. Un duel au sommet de deux vieux routards de la politique issus du nord du pays.

Le chef de l’État Muhammadu Buhari, 75 ans, a été désigné samedi par le parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC), au terme d’une primaire sans enjeu puisqu’il était seul en lice.

Samedi, quelque 7.000 délégués du parti au pouvoir s’étaient également rassemblés à Eagle Square, dans la capitale fédérale Abuja, pour officialiser la nomination du président Buhari, une simple formalité en l’absence d’adversaire.

L’ancien vice-président et riche homme d’affaires Atiku Abubakar, 71 ans, a dû par contre livrer une compétition serrée au sein du principal parti d’opposition, le Parti démocratique du peuple (PDP), qui a vu s’affronter douze candidats lors de la convention nationale organisée ce week-end dans la ville pétrolière de Port Harcourt, dans le sud-est du Nigeria.

Le candidat Atiku Abubakar a obtenu 1.532 voix, deux fois plus que son principal rival, le gouverneur de l’État de Sokoto (nord) Aminu Tambuwal, avec 693 voix. Outre le gouverneur de l’État de Sokoto, Atiku Abubakar avait notamment face à lui le président du Sénat Bukola Saraki (317 voix), et Rabiu Kwankwaso, un ancien gouverneur de l’État de Kano (158 voix).

Selon l’AFP, l’ancien vice-président, qui s’est déjà présenté quatre fois à la présidentielle, est aussi un homme d’affaires qui a amassé une fortune colossale dans l’import-export, le pétrole, l’agriculture ou encore les télécommunications.

Le PDP avait été évincé par l’APC de Buhari en 2015, après 16 ans au pouvoir, lors de la première alternance politique au Nigeria depuis le retour à la démocratie en 1999.

Rappelons que le président Buhari, ancien général, qui gouverna une première fois le pays entre 1983 et 1985, est aujourd’hui très critiqué, notamment pour ses politiques économiques et son incapacité à enrayer les violences dans le pays le plus peuplé d’Afrique, avec 180 millions d’habitants.