Deux dossiers de candidature pour la présidentielle algérienne, prévue le 4 juillet prochain, ont été déposées dimanche au Conseil Constitutionnel. Ces élections présidentielles restent catégoriquement rejetées par le mouvement de contestation populaire. Leur tenue demeure en effet toujours plus incertaine.
La date butoir pour le dépôt des candidatures a été annoncée pour samedi soir minuit. Dimanche dans la journée, suite à une réunion du Conseil constitutionnel, cette instance a toutefois indiqué dans un communiqué avoir enregistré le dépôt de deux dossiers, le 25 mai 2019, auprès de son secrétariat général, de la part d’Abdelhakim Hamadi et Hamid Touahri.
L’instance « statuera sur la validité des deux dossiers », est-il précisé dans le communiqué, relayé par l’AFP. Selon la loi électorale, ce délai ne doit pas dépasser dix jours.
Selon des médias, Abdelhakim Hamadi avait déjà déposé un dossier de candidature pour l’élection initialement prévue le 18 avril, qui avait été reportée face à la pression de la rue.
Le pouvoir actuel et son président par intérim Abdelkader Bensalah, désigné le 9 avril, ont dit vouloir s’en tenir aux délais constitutionnels : l’élection d’un nouveau chef de l’État dans les 90 jours suivant le début de l’intérim.
Rappelons que l’Algérie est secouée depuis le 22 février 2019 par des manifestations massives déclenchées par la volonté du président Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat, malgré son âge et son état de santé.
Bouteflika a démissionné le 2 avril sous la pression de la rue et de l’armée. Mais les manifestants restent mobilisés et réclament le départ de l’ensemble du « système » au pouvoir durant les deux décennies de règne d’Abdelaziz Bouteflika. Ils rejettent la tenue d’une élection présidentielle tant que cette revendication n’a pas été satisfaite. Ils réclament ainsi, avant tout scrutin, des structures de transition à même de garantir une élection libre et équitable.
Selon l’agence officielle APS, 77 dossiers de candidatures au total avaient été retirés auprès du ministère de l’Intérieur dans l’optique du scrutin du 4 juillet. Mais seuls les noms de trois petits partis avaient été dévoilés.
La collecte des signatures a été rendue difficile par le refus du mouvement populaire de cette élection et celui de plus de 400 maires d’encadrer le scrutin. Par ailleurs, deux des partis qui avaient annoncé leur intention de concourir se sont retirés de la course.
Aucune personnalité d’envergure n’a fait publiquement acte de candidature et aucun grand parti au pouvoir ou d’opposition n’a désigné de candidat.