L’opposant nigérien en exil Hama Amadou a été désigné candidat à l’élection présidentielle de 2021 au Niger par les deux factions de son parti, le Mouvement démocratique nigérien (Moden), principal parti d’opposition du pays. Les deux factions ont tenu des congrès rivaux simultanés dimanche à Niamey et à Dosso (sud-ouest).
« Les participants aux assises du troisième congrès ordinaire du Moden réaffirment que Hama Amadou est et demeure l’unique candidat aux prochaines élections présidentielles », selon un communiqué issu du congrès tenu à Niamey par le Bureau politique national du Moden, relayé par l’AFP. Le Moden est fidèle à Hama Amadou et soutenu par les députés du parti.
« Les participants au troisième congrès ordinaire du parti réitèrent leur soutien sans faille à la candidature de Hama Amadou aux élections présidentielles 2021 », souligne de son côté le communiqué du congrès de Dosso (sud-ouest), convoqué par Oumarou Noma, éjecté mi-juillet du fauteuil de président par intérim du Moden par Hama Amadou.
L’opposant nigérien a exprimé son « soutien » au congrès de Niamey par visioconférence. Il a dénoncé « la volonté manifeste d’un homme d’entacher par tous les moyens sa légitimité et de semer au sein du parti les graines de la division et du chaos », écrit l’AFP.
« Le mal est profond, parce que nous avons une rébellion dans le parti », mais « il n’y a pas de problème sans solution », a déclaré de son côté Noma devant ses partisans, qui l’ont désigné « président du Moden » en remplacement de Hama Amadou.
À présent, « il revient au ministère nigérien de l’Intérieur de reconnaitre un des deux congrès », ce qui ouvrirait la voie à une « bataille devant les juridictions », a expliqué à l’AFP un constitutionnaliste nigérien, Amadou Boubacar.
Hama Amadou, fondateur du Moden en 2009, arrivé deuxième à la présidentielle de 2016, vit en exil après sa condamnation à un an de prison en mars 2017 pour une affaire de trafic international de bébés, qu’il a toujours qualifié de complot politique du pouvoir pour l’écarter.
Ex-Premier ministre (de 1999 à 2007) il risque de se voir écarter du prochain scrutin présidentiel à cause de sa condamnation. En 2018, il avait été déchu de son poste de député et remplacé par son suppléant.