Parmi les 36 candidats retenus par la Cour Constitutionnelle, figure Rakotomamonjy Jean Max, président de l’Assemblée nationale, dirigeant de la formation : Leader Fanilo.
Cette candidature tranche avec celles des anciens présidents et premiers ministres, elles aussi « validées » parce qu’elle incarne un renouveau politique que Madagascar attend depuis longtemps.
En effet l’homme qui a entamé une carrière politique fulgurante depuis seulement 23 ans en se faisant élire maire de Andapé n’est ni un carriériste, ni un héritier des grandes familles qui trustent les postes et enfoncent la politique malgache dans une crise systémique.
Rakotomamonjy est fils d’un instituteur membre d’une famille paysanne qui a travaillé dur pour se frayer un chemin jusqu’à l’université où il a obtenu un diplôme de licence en sciences économiques.
Né dans une localité déshéritée il marchait 14 kilomètres par jour pendant ses études à l’école primaire et travaillait dans les champs pour aider ses parents. Sa première tentative politique a été la bonne et lui a permis d’être élu à la mairie de Andapé avec 70% des voix.
C’est après cette victoire qu’il va adhérer au parti : Leader Fanilo où il gravira tous les échelons pour devenir, actuellement président du bureau national de coordination du parti et depuis hier, candidat à l’élection présidentielle.
Entre-temps l’homme a été élu député, sénateur membre de la Haute Autorité de transition, membre du Conseil supérieur de la transition, ministre du tourisme et président de l’Assemblée nationale.
À l’évidence le candidat Rokotomamonjy a de l’expérience politique à revendre tout en ayant un atout majeur qui est de ne pas faire partie des « retraités recyclés » comme Ratsiraka, Ravalomana et Rajolina, tous anciens présidents plombés par des bilans désastreux. Et qui constituent, aujourd’hui, des repoussoir pour la jeunesse malgache soucieuse de promouvoir des candidats en rupture par rapport à un passé marqué par la corruption et la mal gouvernance.
Avec Rakotomamonjy, le Leader Fanilo propose une candidature de rupture issue du peuple profond et qui connaît les tares du microcosme politique malgache et qui est déterminé à imposer un changement salutaire. Ce n’est donc pas un hasard si cette candidature de l’espoir est portée par plus d’une cinquantaine de députés d’ores et déjà.
Le moment semble venu pour rendre définitive la retraite des dinosaures de la politique malgache qui vont concourir cette fois pour la dernière fois. Car on voit mal Didier Ratsiraka, à 81 ans se présenter à une autre élection présidentielle. L’homme n’est plus que l’ombre de lui-même et se risque à un baroud d’honneur irréaliste.
Ravalomanan et Rajolina eux, auraient dû, au vu de leur passage marqué du sceau de l’incompétence et de la gabegie, s’interdire de solliciter les suffrages des malgaches. Mais le pouvoir est une drogue trop forte pour certains qui y ont goûté et qui restent en manque permanent.
Toutefois Madagascar a d’autres défis à relever pour sortir de l’ornière et transformer son immense potentiel économique pour franchir les portes de l’émergence. C’est possible si la bonne gouvernance, le respect du peuple et la rigueur dans l’action politique prévalent.
Un tel changement exige l’avènement de nouvelles personnalités compétentes et patriotes à la tête de l’État. C’est pour quoi cette présidentielle est un rendez-vous historique pour les citoyens malgaches et notamment les jeunes, certes héritiers d’un contexte politique peu reluisant, mais capables de le changer par leurs bulletins de vote.
36 candidats c’est pléthorique. Mais puisqu’ils sont autorisés à briguer les suffrages du peuple, il faut faire avec et proposer un programme à la fois crédible et réalisable.
Rakotomamonjy est économiste de formation, paysan de naissance et homme d’État confirmé. Il a donc une bonne carte à jouer.