Maurice Kamto, un des principaux candidats à la présidentielle de dimanche dernier au Cameroun, a revendiqué lundi la victoire face à Paul Biya, président sortant et grand favori du scrutin. Par cette proclamation avant les résultats officiels, Kamto est « manifestement hors-la-loi », a déclaré à l’AFP le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
En s’autoproclamant vainqueur du scrutin, avant l’annonce officiel des résultats, Maurice Kamto, disait avoir reçu un « mandat clair du peuple ». Il n’a pas cependant donné de chiffre, de pourcentage et n’a pas indiqué sur quoi il basait ses affirmations.
Ancien ministre délégué à la Justice (2004-2011) et avocat au barreau de Paris, Maurice Kamto, 64 ans, est président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Il avait reçu vendredi le soutien d’un autre candidat de poids, Akere Muna, également avocat, qui s’était retiré de la course en sa faveur et était présent lundi à la conférence de presse.
Maurice Kamto a dénoncé de « multiples cas de fraude orchestrée par le pouvoir » auquel il a néanmoins tendu la main : « Mes bras leur restent ouverts pour qu’on œuvre ensemble à la renaissance nationale ».
Vendredi soir, Paul Atanga-Nji, ministre de l’Administration territoriale (Intérieur), avait affirmé que « toute forme de remise en cause du verdict des urnes en dehors des voies légales ne serait pas tolérée ».
Légalement, le Conseil constitutionnel, composé de proches du président Biya, est le seul habilité à proclamer des résultats, au plus tard deux semaines après le scrutin.