La commission électorale indépendante congolaise (CENI) a exclu 6 candidats déclarés de la liste officielle qu’elle a rendu publique. L’ancien vice-président et opposant célèbre du régime, Jean-Pierre Bemba en fait partie.
En effet son acquittement par la CPI suivi de la délivrance d’un passeport diplomatique et d’un accueil populaire au bercail n’ont pas empêché le régime Kabila de l’écarter de la présidentielle en rejetant purement et simplement sa candidature.
C’est un coup de tonnerre qui va déclencher un orage politique et social dans le pays déjà secoué par l’interdiction faite à Moise Katumbi de franchir la frontière. Trois anciens premiers ministres ont aussi subi le même sort. Il s’agit de Samy Badibanga, Antoine Gizenga et Adolphe Muzita.
Ainsi Kabila dévoile son jeu et engage l’épreuve de force avec l’opposition. Son retrait de la présidentielle n’était que subterfuge pour mieux endormir l’opinion publique nationale et internationale.
Plus que jamais il semble déterminer de continuer à contrôler le pouvoir en RD Congo, ne serait-ce que par l’intermédiaire d’un homme lige. Kabila s’inspire de Poutine et Medvedev.
En réalité il ne veut pas partir de peur de subir des contrecoups judiciaires inéluctables tellement les dérives de sa famille et de ses proches sont nombreuses et impossibles à effacer d’un coup de baguette magique.
Une victoire de Jean-Pierre Bemba ou de Katumbi ouvrirait la voie à des règlements de comptes irréductibles.
Kabila en a conscience et préfère donc jouer son va-tout pour garder le pouvoir.Mais il est entrain de semer le vent et va récolter la tempête car, face à son coup de force brutal, les opposants vont faire bloc pour le combattre.
Kabila vient d’unifier l’opposition qui aura le soutien de la communauté internationale qui ne peut pas cautionner la décision arbitraire de la CENI d’exclure tous les opposants d’envergure. Le cas Katumbi s’invite aussi dans ce nouveau débat.
Les jours qui viennent cela va chauffer en R.D.Congo où la violence sera au rendez-vous car, face au pouvoir autoritaire les opposants vont passer à l’action. Ils n’ont pas le choix autrement ils devront encore subir la galaxie Kabila pendant de longues années.
Après 12 ans, l’aspiration au changement est grande dans le pays qui veut rompre avec l’ère des Kabila. Comme il avait rompu avec Mobutu après des décennies de dictature.
Kabila est entièrement responsable de la catastrophe annoncée et pourrait en répondre devant la CPI. Il a encore le temps de faire machine arrière et de laisser tous les opposants jouissant de leurs droits civils et politiques de solliciter les suffrages des citoyens.
Seule la loi doit pouvoir écarter quelqu’un sur des bases indiscutables.