Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle sénégalaise.

Les opposants sénégalais, embourbés dans le désarroi, semblent se jeter à corps perdu dans les « fake news ». C’est ainsi que l’épouse d’un ministre a été obligée de porter plainte, à la suite de la diffusion d’un clip montrant une femme comptant des millions de francs CFA et s’en délectant. Cette femme présentée comme l’épouse du ministre, est en réalité, une commerçante…malienne.

Comme l’argent fait rêver et suscite la convoitise et la jalousie, le coup était bien ciblé pour salir le ministre et sa famille. C’est raté, mais le fait même que de tels procédés soient utilisés méritent réflexion.

Il est presque impossible de les éviter totalement ; même si l’identification des coupables, politiciens sans scrupule ou simples maîtres chanteurs est de plus en plus facile. Il suffit de porter plainte et de laisser la police de la « cybercriminalité » faire son travail.

Le problème est que les « images virales » font des dégâts que l’action en justice, même couronnée de succès, n’efface pas complètement. Goebbels le disait : « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ».

Il faut donc craindre cette nouvelle dérive qui est une « caricature médiatique » qui est entrain de polluer le débat démocratique à l’heure du rendez-vous de la présidentielle. Mais que faire ?

Dénoncer, riposter, porter plainte et renvoyer, comme un boomerang les boules puantes des opposants adeptes de ce genre de pratiques. C’est ce qui rattrape Ousmane Sonko, affabulateur devant l’éternel qui va devoir répondre devant une commission d’enquête parlementaire de ses affirmations concernant « une affaire foncière ».

Sonko, inspecteur des impôts radié a créé une société ou plutôt deux pour « donner des conseils d’optimisation fiscale », entre autres. Concernant l’affaire qui défraie la chronique -et qu’il a lancée et mise en exergue- il avait accusé le directeur des impôts et domaines de corruption concernant 94 milliards de FCFA.

Ce dernier avait traité par le mépris l’accusation, à tort, avant de passer à la contre offensive, en portant plainte et en démontrant, à la presse, la fausseté des accusations de Sonko.

À son poste, fait-il remarquer, il ne touche ni de près ni de loin, à de l’argent. Face à cette riposte cinglante, Sonko a perdu pied et a déclaré qu’il connaissait la banque où était viré les 46 milliards. Curieux : les 94 milliards se transforment en 46 ? Les médias pressent Sonko de questions pour qu’il s’explique sur cette surprenante mutation des chiffres…à la baisse.

Au moment où ces lignes sont écrites Sonko n’a pas encore éclairé la lanterne des Sénégalais. Mais il va avoir l’occasion de le faire s’il se présente devant la commission d’enquête parlementaire qui est mise sur pied, ce jour, pour entendre toutes les personnes citées dans cette affaire.

Il a d’ores et déjà déclaré qu’il n’allait pas déférer à la convocation tout député qu’il est. Il ne « répondra » qu’à une convocation du procureur de la République à qui d’ailleurs il avait adressé un courrier sur cette affaire.

L’attitude de Sonko est paradoxale voire bizarre car, s’il est vraiment intéressé par la manifestation de la vérité ; il devrait répondre à toutes les convocations servies par des instances habilitées à mener des enquêtes dans ce sens. 
D’ailleurs les opposants réclament à cor et à cri la mise sur pied de commissions d’enquête parlementaires et, pour une fois que leur demande est satisfaite, l’un d’eux, fait dans le dilatoire.

Mais Sonko est un habitué des faits : il a dénoncé les contrats pétroliers qu’il n’avait même pas lus et a publié un livre -qu’il s’est fait écrire par des nègres blancs- et n’a pas daigné assister ni aux discussions en commissions, ni en plénière, lors du vote du code pétrolier.

Toute la semaine dernière, il a été aux abonnés absents à l’Assemblée nationale. Sans doute voulait-il éviter des questions gênantes sur le sujet car son ignorance serait étalée sur la place publique. Il a donc fui, courageusement.

Il cherche encore à se dérober en affirmant qu’il ne répondrait qu’au procureur. En toute logique, il devrait être contraint à déférer à la convocation de la commission d’enquête parlementaire. Pour édifier les citoyens et prouver ses déclarations gravissimes. Le mensonge est un puits sans fin qui noie le menteur.

Sonko, candidat à la présidentielle est sous les feux de la rampe. Il ne peut se cacher dans un trou, aussi profond soit-il. Il a, sans doute peur, qu’on voit son nez s’allonger trop vite comme Pinnochio. Affaire à suivre…