La collecte des parrainages des candidatures à la présidentielle sénégalaise a été lancé depuis le 27 août 2018.

Le président Macky Sall fait, maintenant presque l’unanimité, pour avoir choisi le « filtre des parrainages ». En effet, face à l’avalanche des candidats à la candidature, tous les esprits lucides ont jugé indispensable la caution citoyenne des parrainages pour ne pas caricaturer le plus grand rendez-vous électoral du peuple avec ceux qui voudraient le diriger pendant un mandat de 5 ans.

Macky Sall a eu une longueur d’avance, encore une fois, et confirme qu’il est un homme d’État dans toute l’acception du terme : visionnaire, courageux et soucieux, avant toute chose, de faire respecter la République dans ses principes, ses valeurs et ses relations avec les citoyens.

L’élection présidentielle qui permet de choisir l’homme ou la femme qui va devenir la « clé de voûte des Institutions de la république » ne doit pas et ne peut pas être banalisée. Elle n’est ni un concours de beauté ou de « m’as-tu vu », un moment de distraction enfantin pour personnes en manque de visibilité médiatique. Il y a des noms annoncés qui font sourire et d’autres qui font s’interroger sur l’état mental de certains.

Les abonnés aux scores en dessous de 1% et souvent largement en deçà sont nombreux à s’être faits représenter au ministère de l’intérieur pour demander des formulaires pour chercher des parrains.

Il est vrai que ceux là qui avaient perdu 65 millions de FCFA en 2012 (ils étaient 9 sur 14) pour n’avoir pas obtenu 5% trouvent que les 30 millions de caution (que le président Macky Sall a fait baisser) sont « abordables ». On se demande bien où ils trouvent facilement autant d’argent, sans compter les frais de campagne (s’ils obtiennent les parrainages)…pour rien.

Car ils sont bien conscients qu’ils « sont des candidats sans illusions ». Comme Landing Savané en 1988 et qui 30 ans après s’est bien gardé de s’engager à nouveau. Amsatou Sow Sidibé avait obtenu 0,19% en 2012 et elle ose se lancer encore, tout comme Gadio qui avait eu 0,98%. Ibrahima Fall avait engrangé 1,80% des voix et a disparu des écrans-radar depuis 2012. Mais Cheikh Bamba Dièye qui avait sécurisé 1,93% s’est déclaré.

Pour beaucoup, il s’agit d’amuser la galerie, de chercher à monnayer un soutien ou à profiter de l’exposition médiatique. Dans certains cas, il y a basculement mental qui relève de la psychiatrie. D’ailleurs un représentant déclaré des malades mentaux est dans la course.

Le ridicule le dispute au pathétique et la démocratie n’en sort pas gagnante. Il y a un véritable risque de dénaturer le système si jamais le filtre des parrainages n’avait pas été mis en place pour éviter ces dérives folkloriques qui font beaucoup de mal au sein de l’opinion publique, en tout cas dans ses couches les moins bien informées.

La démocratie exige sérieux et solennité, respect des électeurs et des institutions. Elle n’est ni une foire d’empoigne, ni un marché de moutons de tabaski invendus. En toute logique beaucoup d’individus douchés par les législatives auraient dû s’abstenir pour s’éviter une nouvelle humiliation. Ne pas franchir le seuil des parrainages sera une plus grande humiliation.

Abdoul Mbaye, ex-premier ministre qui n’avait même pas pu bénéficier des « plus forts restes » peut-il avoir plus de 55000 parrainages ? Et même s’il les avait, par extraordinaire, il sait bien qu’il n’a aucune chance à l’élection présidentielle. Il n’a ni base électorale, ni crédibilité politique et n’a laissé aucun souvenir impérissable de son passage à la primature qui aura été un long acte manqué. Il n’est pas le seul dans cette situation.

Quid de Mamadou Diop Decroix qui chercherait des parrainages, lui aussi. Mais pour quoi faire ? N’est-il plus wadiste ?

La vérité est que certains ne peuvent souffrir que le tam-tam médiatique joue sans qu’ils n’esquissent des pas de danse, en foulant le « GUEW ». Grand bien leur fasse ! N’est pas parrainé qui veut !