L’élection présidentielle au Cameroun aura lieu le 7 octobre prochain, a annoncé hier le président Paul Biya.
Cette annonce a été faite à un moment où la situation restait tendue à Buea, capitale de la région anglophone du Sud-Ouest où de nombreux coups de feu ont été entendus lundi, selon des témoins. Le président Biya, n’a pas annoncé s’il serait candidat à une septième réélection, mais ses partisans le présentent comme le candidat idéal de la majorité présidentielle.
Le principal parti d’opposition, le Social Democratic Front (SDF, anglophone), a d’ores et déjà désigné son candidat en la personne de Joshua Osih. D’autres candidats se sont déjà déclarés, dont l’avocat et ancien vice-président de Transparency International, Akere Muna, et le président du parti Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto.
Cette élection se tiendra dans un contexte délicat. Le groupe terroriste Boko Haram sévit toujours dans la région de l’extrême-nord du pays et les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont confrontées à une grave crise sociopolitique depuis fin 2016. Celle-ci s’est muée en conflit armé fin 2017.
Aujourd’hui, les combats sont devenus quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration » d’un État anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique. Selon le gouvernement, plus de 80 membres des forces de sécurité ont été tués dans ces combats. Aucun bilan du côté séparatiste n’est disponible