Le président Félix Tshisekedi a décidé lundi de suspendre l’installation des sénateurs élus vendredi. En cause, des accusations de corruption qui auraient marqués le processus d’élection, promettant des poursuites pour « débusquer » les élus corrompus.
L’annonce a été faite par le ministre de l’Intérieur par intérim, Basile Olongo, à l’issue d’une réunion « inter-institutionnelle », selon le site d’information de la BBC. Tshisekedi a décidé de « suspendre l’installation des sénateurs » élus vendredi dans 24 des 26 provinces et de renvoyer sine die l’élection des gouverneurs prévue le 26 mars.
Des militants de l’UDPS ont de nouveau manifesté lundi à Kinshasa et Kananga (Kasaï central) contre leurs propres élus accusés d’avoir trahi la discipline de vote du parti et de céder aux sirènes de la corruption.
Le parti de l’ancien président Joseph Kabila, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) « rejette en bloc les mesures liées au blocage de l’installation des sénateurs élus et au report de l’élection des gouverneurs » des provinces, annonce le parti dans un communiqué, relayé par le BBC.
Avec une dizaine de sénateurs sur 108, selon les résultats de la commission électorale, « le PPRD invite tous les sénateurs élus le 15 mars 2019 à rejoindre au plus tôt le siège du sénat en vue de la validation de leur mandat, conformément à la Constitution », lit-on encore dans leur communiqué.
De « grands électeurs »/députés provinciaux de l’UDPS, le parti de Tshisekedi, sont accusés d’avoir vendu leur voix aux candidats de l’ex-président Joseph Kabila, qui revendiquent plus des deux-tiers des sièges au Sénat, élu au suffrage indirect.
Le président de la République a aussi demandé au parquet de « mener des enquêtes » pour « débusquer les élus trempés dans la corruption », « les sénateurs et députés provinciaux, les corrupteurs et les corrompus », et « qu’ils soient sévèrement sanctionnés ».