Le président tunisien Caïd Essebsi promet des élections pour décembre 2019.

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a annoncé la fin d’une alliance clé avec la formation d’inspiration islamiste Ennahdha. Et ce, « à la demande d’Ennahdha », a déclaré le président lors d’un entretien diffusé mardi soir sur la chaîne privée El Hiwar Ettounsi.

Cette annonce marque la fin d’une entente en place depuis quatre ans, et qui a joué un rôle clé dans la poursuite de la démocratisation dans le pays pionnier du Printemps arabe.

Selon les observateurs, cette séparation ne signifie pas pour autant un retour du bras de fer qui avait déchiré la classe politique en 2013, au point de faire vaciller le fragile processus démocratique.

Le conflit politique actuel inquiète les observateurs, qui craignent qu’il entrave l’organisation des prochaines élections et les efforts urgents nécessaires pour faire face à une profonde crise sociale.

Élections maintenues pour décembre 2019

Mais lors de son passage à la télévision, le président tunisien Béji Caïd Essebsi a promis que les élections auraient lieu en décembre 2019, lors d’un entretien diffusé lundi à la télévision au cours duquel il a également annoncé la fin de l’alliance avec le parti d’inspiration islamiste Ennahdha.

Après des demandes de report des scrutins législatif et présidentiel prévus en 2019, qui risquent de redessiner la carte politique en Tunisie, le président a assuré: « Les élections se tiendront à temps en décembre 2019 ».

Mardi soir, Béji Caïd Essebsi a également a appelé à une modification de la Constitution, estimant que le partage de pouvoir entre le président et le Premier ministre n’était pas satisfaisant, tout en assurant qu’elle ne rentrerait en vigueur qu’au prochain mandat.

Rappelons que Nidaa Tounès, parti que le président tunisien a fondé en 2012 comme un front contre les islamistes, avait fini par faire alliance avec Ennahdha au lendemain des élections législatives de 2014. Elle est affaiblie par une lutte de pouvoir entre le Premier ministre Youssef Chahed et le fils du président, Hafedh Caïd Essebsi.

Des désaccords récents entre Caïd Essebsi, 92 ans, et Ennahdha ont porté sur le soutien que ce dernier apporte à M. Chahed, et sur un projet de loi soutenu par le président visant à instaurer une égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage.