En visite en Chine, le chef de l’État compte s’assurer du soutien du géant asiatique, alors même qu’il affiche sa volonté de diversifier ses partenariats.
Pour sa première visite d’État hors du continent africain, le président du Zimbabwe a choisi Pékin, où il a rencontré mardi 3 avril, son homologue chinois, Xi Jinping. En effet, Emmerson Mnangagwa veut s’assurer du soutien du géant asiatique, qui fut longtemps un allié inconditionnel de son prédécesseur, Robert Mugabe.
La Chine est le plus important partenaire commercial du Zimbabwe, et le cordon ombilical de son économie, rongée par dix-huit ans d’isolement. À Pékin, il est donc question de prolonger ce partenariat, et aussi de rassurer les Chinois inquiets des soubresauts politiques à Harare.
Les échanges commerciaux entre les deux pays s’élèvent à près d’un milliard d’euros par an. Les entreprises chinoises équipent l’armée zimbabwéenne, elles sont présentes dans la construction, les routes, le commerce, le coton, les mines et surtout le tabac, dont la chine est le principal acheteur.
À Pékin, Emmerson Mnangagwa, accompagné d’une délégation de dix ministres et 80 représentants du secteur privé, espère relancer plusieurs secteurs stratégiques, notamment l’agriculture, le tabac et les mines. Il veut surtout montrer que l’économie zimbabwéenne est de nouveau ouverte aux investissements.
Contrairement à son prédécesseur, le nouveau président ne compte pas que sur la Chine pour sortir son pays de l’ornière. Juste avant de se rendre à Pékin, Emmerson Mnangagwa a ainsi tendu la main à l’occident dans une interview accordée au Financial Times, et notamment à l’ancienne puissance coloniale britannique. Un retour du Zimbabwe dans le Commonwealth n’est plus tabou, dit le chef de l’État, qui invite des observateurs de l’ONU et de l’Union européenne à se rendre dans son pays.