Après 20 ans à la tête de l’Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika, cible d’une vague inédite de contestation depuis quelques semaines, a décidé de présenter sa démission à compter d’aujourd’hui (mardi). Selon les médias algériens officiels, le Conseil Constitutionnel a été informé de cette décision. La démission du locataire du palais El Mouradia intervient quelques heures seulement après la nouvelle sortie médiatique fracassante de l’armée algérienne remettant en question explicitement l’autorité de la présidence.
Selon l’Agence de presse algérienne APS, Bouteflika a « notifié officiellement au président du Conseil constitutionnel sa décision de mettre fin à son mandat ». Désormais, c’est au président de Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, d’assurer l’intérim à la place du président sortant selon les pouvoirs que lui confie la constitution algérienne.
Cette démission « forcée » fait suite à un premier communiqué présidentiel annonçant que le président ne comptait pas terminer son mandat. C’est la position prise par le Chef d’état-major, le général Ahmed Gaid Salah qui semble avoir accélérer les choses.
En effet, à l’issue d’une réunion des plus hauts gradés de l’armée, le général a estimé que ledit communiqué n’émanait pas du chef de l’État mais « d’entités non constitutionnelles et non habilitées ». « Dans ce contexte particulier, nous confirmons que toute décision prise en dehors du cadre constitutionnel est considérée comme nulle et non avenue », avait poursuivi le général Salah, laissant entendre que l’armée pourrait ne plus se soumettre aux décisions venant de la présidence. Un concert de klaxons a accueilli la nouvelle de la démission de M. Bouteflika à Alger, mais les Algérois ne sont pas sortis dans la rue dans l’immédiat.
Sur le plan International, c’est Washington qui était la première à réagir à la démission du président. « Le cadre de la future transition en Algérie après la démission du président Abdelaziz Bouteflika doit être fixé par les Algériens eux-mêmes », a déclaré en effet le département d’État américain. « Il revient aux Algériens de décider comment gérer cette transition en Algérie », a dit le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino, à peine une heure après l’annonce de la démission immédiate du chef de l’État