La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a présenté la nouvelle machine à voter à Kinshasa.

La Corée du Sud vient de mettre en garde, officiellement, les autorités de Kinshasa contre l’utilisation des “machines à voter” fabriquées par une firme coréenne. Redoutant des conséquences négatives sur les élections du 23 décembre en République démocratique du Congo censées organiser le départ du président Joseph Kabila, Séoul s’est dite préoccupée par cette situation.

La commission électorale nationale indépendante en République Démocratique du Congo (RDC) est bien déterminée à recourir aux nouvelles technologies lors des prochaines élections prévues en décembre. Depuis le début de l’année 2018, l’opération d’importation en RDC de « machines à voter » est en cours. Fabriquées par la société sud-coréenne Miru-Systems, qui n’a pas de bureau ou de représentation en RDC, ces machines sont critiquées par l’opposition et également à l’international.

Séoul tire la sonnette d’alarme.

Le communiqué de l’ambassade coréenne à Kinshasa, exprimant la position officielle du gouvernement, a publié mardi un communiqué assez claire. « Les machines pourraient donner au gouvernement congolais un prétexte pour des résultats indésirables liés aux élections, notamment le retard additionnel de la tenue des élections, et aussi le danger de devenir une cible des critiques » lit-on sur le texte de l’ambassade.

Machines à tricher pour l’opposition.

De son côté, l’opposition congolaise craint déjà des nouvelles irrégularités dans le processus de vote par ces machines. Affichant son refus de ce qu’elle a appelé « des machines à tricher » l’opposition a fini toutefois par rallier au calendrier électoral prévoyant des élections le 23 décembre 2018, deux ans après la fin officielle du dernier mandat du président Kabila.

La Céni se défend

Chargée de veiller au bon déroulement des élections, la Céni et dont les responsables ont effectué plusieurs allers-retours en Corée afin de finaliser l’acquisition de ces machines a affirmé être en affaire avec une société coréenne et non avec le gouvernement de Séoul. Dans des déclarations à la presse le président de cette commission a assuré qu’il « y aura d’autres attaques de ce genre, mais cela ne nous ébranlera pas dans notre détermination à tenir des élections telles que voulues par le peuple congolais et non en suivant le diktat des étrangers ».

Une opération informatisée.

La machine à voter, critiquée sur le plan international et apprécié par les organisateurs des prochaines élections se présente sous la forme d’un écran tactile avec la photo des candidats sur l’écran. L’électeur choisit son candidat président, député national et député provincial en cliquant dessus. À la fin de l’opération, la machine imprime les trois noms choisis au dos du bulletin de vote que l’électeur va plier et glisser dans l’urne. À la clôture des votes c’est la machine qui affiche les résultats.