Le président Yoweri Museveni, 75 ans et au pouvoir depuis 1986, a supprimé la limitation d’âge pour se présenter aux présidentielles.

La Cour suprême ougandaise a validé la suppression de la limite d’âge de 75 ans pour la présidence, une disposition adoptée fin 2017 et permettant au président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, de se représenter en 2021.

Une majorité des juges de la plus haute instance judiciaire du pays a rejeté l’appel interjeté notamment par l’opposition contre une décision de la Cour constitutionnelle, en juillet 2018, de valider cet amendement controversé apporté à la Constitution.

Cette réforme constitutionnelle, qui supprime l’âge limite fixé jusqu’alors à 75 ans pour être élu président, avait été approuvée le 20 décembre 2017 par le Parlement, largement dominé par le parti au pouvoir. Le président Yoweri Museveni, 74 ans et au pouvoir depuis 1986, l’avait ratifiée le 27 décembre de la même année.

Très controversée, la réforme avait donné lieu à des scènes de pugilat au parlement et été adoptée dans un climat d’extrême tension marqué notamment par des manifestations sévèrement réprimées.

La Cour suprême avait été saisie par l’ancienne numéro 1 de l’opposition au parlement ougandais, Winnie Kiiza, par la principale association de juristes du pays, la Uganda Law Society et par un avocat et militant des droits de l’homme, Kassim Male Mabirizi.

Si la validation de cet amendement était attendue par les observateurs, ces derniers ne s’attendaient pas à un verdict aussi serré.

La juge Lillian Tibatemwa, cité par l’AFP, s’est par exemple exprimé dans des termes forts contre la manière dont il a été adopté, estimant que « le pouvoir d’amender n’est pas le même que celui de réécrire la constitution » et que dans ce cas « le pouvoir de remplacer appartient au peuple et non aux représentants du peuple ».

Le texte adopté fin 2017 réintroduit une limite au nombre de mandats présidentiels, qui avait été supprimée en 2005. Mais cette limite, fixée à deux mandats de cinq ans, n’entrera en vigueur qu’après la prochaine élection, ce qui pourrait permettre à Museveni de se présenter à nouveau à deux reprises.

Le 20 février, le parti au pouvoir en Ouganda a annoncé avoir approuvé la candidature du président Yoweri Museveni pour la présidentielle de 2021, lors de laquelle il briguera un sixième mandat.