Abdoulaye Wade forme un nouveau Secrétariat National du PDS.

Abdoulaye Wade, PDG et seul actionnaire de son parti le PDS (parti démocratique sénégalais), sur le papier, a décrété la dissolution du secrétariat national, dans un premier temps et, a ensuite formé un nouveau. Tout seul !

Cette fois-ci, il a posé les jalons d’une succession claire et nette en faveur de son fils Karim Wade qu’il bombarde « secrétaire général adjoint, chargé de l’organisation, de la modernisation et de l’élaboration des stratégies politiques ».

Dans la foulée, il a écarté Oumar Sarr qui a eu « l’outrecuidance d’être allé participer au dialogue national, avec son accord, avant que Karim ne décrète une fatwa contre une telle démarche ». Depuis Doha, où il régente le PDS en « fiston autocrate ». Tel père, tel fils !

Maintenant tous les récalcitrants ont été poussés à la sortie : exit Babacar Gaye, depuis longtemps, qui s’accroche à un semblant d’appartenance à un parti qui est un titre foncier privé des Wade. Oumar Sarr et ses « complices » ont été dégagés comme auparavant avaient quitté Me ousmane Ngom, Idrissa Seck, Souleymane Ndéné Ndiaye, Pape Diop, Abdoulaye Baldé, et si on remonte plus loin encore, dans le temps, le défunt Fara Ndiaye, Serigne Diop, Me Doudou Ndoye etc.

Wade n’a pas besoin de cadres, et encore moins d’intellectuels qui usent de leur esprit critique. En effet l’obsession Karim rend le patriarche prisonnier d’une fiction politique, à savoir la mise sur orbite d’un « repris de justice », durablement empêché d’être candidat à quoique que ce soit, à cause de son casier judiciaire et de l’impératif de devoir payer 138 milliards de FCFA, suite à sa condamnation.

Seule une amnistie pourrait remettre Karim en selle. Mais, qui favoriserait une telle initiative ? Le régime en place est seul a avoir les moyens politiques de le faire ; mais n’a aucun intérêt à agir dans ce sens.

Le feuilleton ridicule de la venue de « Godot Karim » pendant les présidentielles a édifié tout un chacun, en tout cas, ceux qui utilisent leur RAISON. Wade père sait très bien tout cela, mais il n’en a cure. Il faut garder le PDS dans le giron familial et continuer à mystifier les militants « die-hard ».

Cette stratégie est absurde, sauf qu’elle a permis à Wade de rester, de facto, à la tête de l’opposition avec environ une vingtaine de députés. Même si la coalition au pouvoir en compte 129.

Même si le PDS n’a pas pu aligner de candidat à la présidentielle, car le choix absurde était : « Karim ou rien ». Ce fut rien, un boycott…boycotté par les citoyens qui ont élu, triomphalement Macky Sall, avec 58% des voix, dès le premier tour.

Désormais chargé officiellement de la « stratégie politique », Karim Wade a les coudées franches, mais est-il capable de sauter par-dessus son ombre ? Assurément, non ! Son cas est désespéré et même pathétique.

Il est entrain de saborder l’héritage politique de son père, du vivant de celui-ci, avec sa complicité. Nul ne peut les sauver de leur suicide politique.

Les « godillots » vont suivre sans broncher, les intellectuels vont plier bagage ou se faire évincés et, vogue la galère. Oumar Sarr n’a pas osé démissionner. Il a été démissionné.