Le nouveau président sud-africain Cyril Ramaphosa vient de suspendre le patron du fisc, Tom Moyane, cité dans plusieurs affaires de fraude.

Cyril Ramaphosa s’attaque à la corruption. Le président sud-africain a suspendu mardi 20 mars le patron du fisc Tom Moyane. Accusé d’avoir couvert une affaire de fraude et d’avoir mis en péril l’intégralité du service des impôts.

Une suspension applaudie dans le pays, alors que le chef de l’État s’est engagé à restaurer la crédibilité des institutions, après des années de scandales sous le gouvernement de Jacob Zuma.

« Les récents développements au fisc sud-africain sous votre direction ont résulté dans la détérioration de la confiance publique, dans l’institution et dans la mise en danger des finances publiques » a estimé le président Ramaphosa dans une lettre adressé au chef du fisc Tom Moyane, et rendu publique lundi soir.

« Dans l’intérêt du pays et de l’économie, on ne peut pas laisser la situation se détériorer ainsi » a-t-il ajouté. Le président Ramaphosa a demandé à Moyane de démissionner, ce qu’il a refusé, selon un communiqué de la présidence sud-africaine. Le chef de l’état a alors décidé de le suspendre avec effet immédiat.

Cette décision intervient après la démission d’un haut responsable du fisc, Jonas Makwakwa qui aurait reçu plus d’un million de rands (environ 70.000 euros) de versement irréguliers sur son compte bancaire personnel.

« Des inquiétudes ont été soulevées sur la façon avec laquelle Moyane a géré la question Makwakwa, et sur la gestion du remboursement de la TVA. Des affaires qui peuvent potentiellement mettre en péril l’intégrité du fisc », a expliqué le chef d’État.

En effet, Moyane est soupçonné d’avoir approuvé un remboursement de taxe d’une valeur de 5 millions d’euros, à la sulfureuse famille d’hommes d’affaires Gupta, au cœur de plusieurs affaires de corruption.

Rappelant que Ramaphosa a succédé mi-février au président Jacob Zuma. Ce dernier a dû démissionner sous la pression de son parti, le congrès national africain (ANC).

Le nouveau président, patron de l’ANC, s’est engagé à renverser le cours de la corruption à la tête de l’État, alors que la présidence de son prédécesseur a été éclaboussée par plusieurs scandales.