Le parti du président tunisien Beji Caïd Essebsi, secoué par des conflits internes, est de nouveau dans la tourmente. Le parti a connu l’élection de deux directions rivales, à quelques mois d’échéances électorales majeures dans l’unique pays rescapé du Printemps arabe.
Nidaa Tounès, qui a tenu son congrès il y a une semaine à Monastir (est), devait élire samedi le président de son comité central et ses deux adjoints. Mais, dans un coup de théâtre, Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président, a été élu à la tête de cette instance lors d’une réunion à Monastir tandis que d’autres membres du parti ont convoqué une réunion parallèle à Hammamet (60 km au sud de Tunis) pour élire Sofiène Toubel, député et chef du bloc parlementaire de Nidaa Tounès, à la tête d’un comité central rival. Les deux camps défendent la légitimité de leurs démarches.
La semaine dernière, en ouverture du congrès, le président Essebsi, 92 ans, avait lancé un appel au rassemblement. Il avait aussi laissé entendre qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle de la fin d’année.
Cofondé par le président Essebsi lui-même en 2012, Nidaa Tounès est de longue date l’objet de profondes querelles internes, notamment entre le fils du président Hafedh Caïd Essebsi et le Premier ministre tunisien Youssef Chahed, évincé en septembre dernier du parti et qui s’appuie désormais sur une formation rivale, Tahia Tounès. Ce mouvement est devenu la deuxième force au Parlement derrière le parti d’inspiration islamiste Ennahdha.
Lançant son appel à l’unité le 6 avril, Béji Caïd Essebsi, premier président tunisien élu démocratiquement au suffrage universel en 2014, a tendu la main à M. Chahed. Les législatives tunisiennes sont prévues le 6 octobre et la présidentielle le 17 novembre.