Le Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président d’Abdoulaye Wade est en train d’imploser.

Le feuilleton continue au PDS avec le rétropédalage d’Abdoulaye Wade qui, après avoir trainé dans la boue de l’ignominie de la trahison Madické Niang, essaie de le blanchir.

Il lui propose de passer par pertes et profits ses insultes et autres propos blessants : « Tu m’as poignardé dans le dos » pour oublier le « plan B » et continuer à soutenir son fils Karim. En somme, il ne se serait rien passé et la crise vitale qui secoue le PDS serait virtuelle.

Les militants godillots resteraient en rangs serrés derrière le « fils chéri et candidat irremplaçable » jusqu’au trou de l’enterrement politique qui rimerait avec boycott après l’invalidation définitive de Karim Wade.

En vérité cette invalidation est déjà actée car rien ni personne ne peut faire d’un non-électeur une personne éligible. Karim Wade est hors course pour 2019 et son père et lui-même le savent parfaitement.

L’artillerie lourde sortie contre Madické Niang qui s’est immédiatement aplati est aussi une arme de dissuasion massive pour tétaniser d’autres militants tentés par la rébellion.

La réhabilitation instantanée de Madické Niang est aussi une reculade car Wade est aussi poltron que son homme lige.
 Les réactions vigoureuses des militants outrés ont fait réfléchir très vite le monarque autoproclamé qui a compris que la fronde allait se transformer en feu de brousse politique aux conséquences incalculables. D’où son rétropédalage honteux qui en dit long sur l’homme qui n’a que mépris envers ses « compagnons ». SEUL COMPTE KARIM WADE !

Il est certain que les relations entre Madické Niang et Abdoulaye Wade ne vont plus être comme avant. Il y aura un avant « suggestion de plan B » et un après qui se poursuivra, si on peut dire, après le constat de l’empêchement définitif de Karim Wade.

Madické Niang qui a déjà courbé l’échine va-t-il tout accepter ? Ce serait logique. Qu’il relève le défi et perde son fauteuil de président du groupe parlementaire PDS est certes une probabilité mais l’homme n’est pas connu pour sa bravoure.
 Il sait louvoyer et raser les murs. C’est pour quoi les Wade n’ont aucun respect pour lui.

Comme la lettre incendiaire de Wade père le démontre incontestablement. Ce qui a été écrit demeure et reflète la vraie perception de Wade par rapport à Madické. Ce dernier, s’il avait des illusions, sait maintenant à quoi s’en tenir.

Son absence de la séance de « récolte » de parrainages en dit long sur son humiliation. Mais aussi sur sa lucidité car il sait qu’il s’agit d’un coup d’épée dans l’eau que de chercher des parrainages pour un non candidat.

Omar Sarr qui joue le rôle de Don Quichotte est prisonnier d’une tragi-comédie qui pourrait laisser des traces sur sa santé mentale. Mais il semble pris dans un étau où l’informaticien nage entre réalité virtuelle et délire onirique. Collecter des parrainages pour rien est un chemin qui ne mène nulle part.

Le PDS est en plein psychodrame, dans son désarroi existentiel. Il faut remarquer qu’une brèche a été ouverte : des militants courageux remettent en cause la stratégie suicidaire des Wade et proposent un candidat de substitution pour 2019. Une énième scission va encore amputer le PDS qui n’est plus que l’ombre de lui-même.

De cette nouvelle bataille le parti des Wade va sortir exsangue et sans réels moyens de reprendre du poil de la bête. Il y a eu trop de départs qui peuvent être justifiés politiquement et qui n’ont rien à voir avec la transhumance.

Les militants désertent pour se faire respecter et essayer de peser lors des élections présidentielles et locales de 2019. Ces gens là revendiquent la démocratisation du parti et refusent le diktat des Wade. Ils sont des hommes et femmes libres qui exigent d’être respectés. Ce n’est pas une révolte, c’est la RÉVOLUTION au PDS.

Ainsi Wade se trompe de diagnostic en proposant un psychodrame, un NDEUP pour ressouder la communauté du parti.
Les « sopistes » ne veulent plus d’un pape, encore moins d’un prince héritier.
Ils veulent la liberté politique, et comme chacun le sait ou devrait le savoir : La liberté est un choix.