À moins d’un mois des élections générales en Afrique du Sud, les scandales de corruption n’en finissent pas de pourrir la campagne du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC). Après l’ex-président Jacob Zuma, une pléiade de ministres, d’élus et de hauts fonctionnaires, c’est au tour du secrétaire général du parti, Ace Magashule, d’être épinglé.
Dans la dernière ligne droite qui mène au scrutin du 8 mai prochain, la mise en cause du SG de l’ANC provoque un vif embarras au sommet du parti et attise les critiques de l’opposition, qui rêve toujours de priver le parti de la majorité absolue qu’il détient depuis 1994, écrit l’AFP.
L’affaire Ace Magashule a éclaté il y a quinze jours avec la sortie d’un livre, qui décrit d’un jour peu flatteur les neuf ans du règne d’Ace à la tête de la province du Free State (centre) sous le titre très évocateur de « Gangster State ».
Ce proche de Jacob Zuma y est accusé d’avoir illégalement offert pour 2 milliards de rands (120 millions d’euros) de marchés publics à des entrepreneurs « amis » en se servant au passage. Ace Magashule a aussitôt dénoncé des « mensonges éhontés ». « Je ne suis pas corrompu ! », a-t-il asséné, cité par l’AFP.
En réaction, l’ANC s’est rangé derrière lui pour dénoncer une « odieuse campagne visant à assassiner » son secrétaire général à la veille des élections. Avec ce dernier scandale, les rivalités qui déchirent l’ANC ont une nouvelle fois éclaté au grand jour.
Depuis qu’il a pris les rênes du parti fin 2017, Cyril Ramaphosa doit composer avec les partisans de son prédécesseur Jacob Zuma, qui a peu goûté d’être contraint de quitter la présidence du pays avec un an d’avance à cause de ses ennuis judiciaires.
« Nous ne sommes pas une dictature, nous fonctionnons comme un État de droit », a déclaré Cyril Ramaphosa. « Mais si la prison est justifiée, il y aura des peines de prison ». Rappelons que jusque-là, la popularité du chef de l’État n’en a pas pâti – 60% de satisfaits, selon un récent sondage – et les analystes prédisent toujours à l’ANC plus de la moitié des 400 sièges du Parlement.