Cinq candidats ont été retenus et trois autres sont encore en sursis pour les présidentielles sénégalaises.

Macky Sall, Issa Sall, Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Karim Wade ont réussi à satisfaire à la condition première pour être candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019, à savoir obtenir un nombre suffisant de parrainages.

Trois autres candidats à la candidatures sont en sursis et doivent, impérativement compléter leur dossier dans un délai de 48 heures : Il s’agit de Idrissa Seck, Madiké Niang et Malick Gakou. Quant aux 19 autres qui avaient déposé leurs parrainages, ils ont été éliminés par le Conseil constitutionnel qui a remis, à chacun, un procès-verbal.

Des preuves irréfutables quant aux raisons objectives qui ont conduit au rejet de nombreux parrainages soumis, sont présentées et, pour que nul n’en ignore, un communiqué a été rendu public (Voir ci-dessous).

La vérité crue est que Abdoul Mbaye qui n’a même pas pu obtenir un poste de député avec les « forts restes » (il fallait environ 20 000 voix sur 55000 nécessaires pour être élu de plein droit) n’a pas la représentativité populaire indispensable pour collecter les parrainages exigés.

Il en est de même pour Aissata Tall Sall et Aida Mbodj qui sont devenues députés grâce aux « forts restes ». Elles n’ont pas pu collecter 58 000 parrainages ou plus, en toute logique.

Les autres candidatures étaient « farfelues » et n’avaient aucune chance de passer le filtre des parrainages qui a parfaitement bien fonctionné.
 Sur plus de 100 personnes qui avaient pris les fiches de parrainages au ministère de l’intérieur, seul 27 ont pu déposer au Conseil Constitutionnel. Et il n’en reste plus que 5 « qualifiés » et 3 en sursis.

Un nombre excessif de candidats entraine des dépenses importantes pour confectionner les bulletins de vote, assurer la sécurité des candidats, remplir l’obligation de la couverture médiatique, pour chaque candidat, par les médias d’État, faire face au problèmes logistiques de transport du matériel électoral etc. La démocratie a certes un coût mais cela n’empêche ni la rationalisation des dépenses ni la volonté d’assainir le terrain des joutes électorales.

Dans les plus grandes démocraties, en termes de populations, comme les USA ou l’Inde, tout se joue entre les têtes d’affiche des deux grands partis : le parti républicain et le parti démocrate aux USA et entre le BJP et le parti du Congrès en Inde (actuellement).

Au Sénégal, l’exhibitionnisme politique plonge ses racines dans des dérives du « voyez-moi » qui gangrène le tissu social. Comment expliquer autrement les candidatures de Amsatou Sow Sidibé-qui avait obtenu 0,19% en 2012, et de 6 autres qui n’avaient pas atteint 2% ?

Pape Diop sait très bien qu’il ne pèse pas grand chose, tout comme Madiké Niang, ou encore Malick Gakou (en sursis) qui a été laminé, il y a un an, lors des législatives, dans le département de Guédiawaye.

Il y a aussi les illustres inconnus comme Haguibou Soumaré et Boubacar Camara. Si le premier a été premier ministre, il est conscient qu’il n’a aucune base populaire dans le pays. Le second voulait faire le buzz, c’est raté.

Aida Mbodj et Aissata Tall Sall retombent sur terre et devraient comprendre qu’elles n’ont pas la représentativité nécessaire.

Le filtre des parrainages est donc une trouvaille géniale pour limiter les candidatures sans consistance qui, certes amusent la galerie mais dénature l’élection présidentielle qui est une « chose » très sérieuse.

Il s’agit du choix du leader du pays, de la plus haute Autorité de la Nation, la clé de voûte des Institutions de la République et le chef suprême des Armées.

Il ne s’agit ni de SABAR (séance de tam-tam), ni de SIMB (jeu du faux lion).