Le Parlement tunisien a voté dans la nuit de lundi à mardi la confiance au nouveau gouvernement de Youssef Chahed, et ce à la majorité absolue. Chahed vient en effet de remanier l’équipe gouvernementale. Une décision critiquée par le chef de l’État Béji Caïd Essebsi.
Le nouveau gouvernement de Youssef Chahed est composé de treize nouveaux ministres. Les ministères de souveraineté comme l’Intérieur, les Affaires étrangères ou la Défense sont toutefois inchangés. Défendant son choix lors de la plénière de lundi consacrée au vote de confiance, le Premier ministre tunisien a indiqué vouloir renforcer l’amélioration des indicateurs de la croissance et de l’investissement (…), la création d’emploi et limiter le déficit public à 3,9% dans le budget de 2019.
À noter que ce remaniement a été critiqué par le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, qui avait dit avoir été informé « à la dernière minute ». Le différend entre les deux têtes de l’exécutif a fait couler beaucoup d’encre à l’approche des élections législatives et présidentielle de 2019.
Le chef du gouvernement avait déploré, lors de ses différentes sorties, des « offensives politiques, le bruit et la perturbation » qui ont affecté « négativement la situation générale dans le pays ». « Tout le monde parle d’une crise gouvernementale mais la vérité (…) c’est qu’il y a une crise politique au sein d’une partie de la classe politique », avait-il déclaré.
Nommé par le président, Youssef Chahed, 43 ans, est issu du parti Nidaa Tounes, fondé par Béji Caïd Essebsi mais qui est traversé par une profonde lutte de pouvoir impliquant également le propre fils du chef de l’État, Hafedh Caïd Essebsi.
À la fois pionnière et unique rescapée du Printemps arabe, la Tunisie reste fragilisée par un chômage persistant au-dessus des 15% et une inflation dépassant les 7,5%, qui exacerbent des tensions sociales toujours fortes.