L’Instance électorale camerounaise Elecam a rendu publique mardi la liste des neuf candidats validés pour la présidentielle du 7 octobre prochain. Après la publication de la liste des prétendants autorisés à se présenter, des opposants songent à s’unir face au chef de l’État sortant.
Une coalition en préparation
Sur 28 dossiers déposés, l’instance camerounaise des élections en a validé neuf, dont la candidature du président sortant Paul Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir. Outre M. Biya, du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), les principaux candidats retenus sont Joshua Osih, du Social Democratic Front (SDF), principal parti d’opposition, et Garga Haman Adji, de l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADD), arrivé troisième lors de la dernière présidentielle, en 2011.
Seront également présentes des figures montantes de l’opposition, telles que l’avocat anglophone Akere Muna, investi par le Front populaire pour le développement (FPD), Maurice Kamto, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), et Cabral Libii, du parti Univers. On retrouve aussi parmi les candidats Adamou Dam Njoya, de l’Union démocratique au Cameroun (UDC), Serge Espoir Matomba, du Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS), et Frankline Ndifor Afanwi, du Mouvement citoyen national camerounais (MCNC).
Après la publication de cette liste, l’opposant Cabral Libii, connu pour sa présence active dans les médias et sur les réseaux sociaux, a appelé les autres candidats de l’opposition à une coalition pour un candidat unique. Mais plusieurs observateurs pensent qu’il sera difficile de parvenir à une candidature unique, chacun estimant être le mieux placé pour représenter l’opposition.
Un contexte de crise sécuritaire
Le scrutin présidentiel se prépare dans un contexte de crise sécuritaire : dans le nord, où le groupe terroriste nigérian Boko Haram reste actif ; dans l’est, où la menace de rebelles centrafricains est réelle, et dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où les soldats font face quasi quotidiennement à des groupes séparatistes armés.
Nouvelle escalade de violences dans les régions anglophones du Cameroun. Au moins onze personnes dont cinq soldats tués le week-end dernier. La situation sécuritaire s’est considérablement dégradée dans les régions anglophones du Cameroun depuis l’annonce de la présidentielle du 7 octobre prochain.
Au cours de cette attaque perpétrée par des individus non identifiés, un sous-préfet a également été enlevé. Jusqu’à ce lundi, les autorités camerounaises sont toujours sans nouvelles du sous-préfet de Menchum valley, enlevé par des inconnus samedi dernier. C’est dans cette même zone de la région du Nord-ouest, plus précisément à Esu, que des affrontements sanglants entre hommes armés et forces de l’ordre ont fait 10 morts, dont quatre gendarmes et six assaillants.
Le président Paul Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir, s’est déclaré candidat à un septième mandat consécutif.