Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé à l’unanimité d’un an le mandat de la Minusma, sa mission au Mali.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé à l’unanimité d’un an le mandat de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali). Les effectifs restent inchangés mais les priorités évoluent, notamment en raison de la dégradation de la situation sécuritaire dans le centre du pays.

Le prolongement du mandat de la MINUSMA a été décidé malgré les critiques des États-Unis qui la juge trop coûteuse et pas assez efficace. Selon le site RFI.fr, les diplomates ont demandé à la MINUSMA de renforcer son action dans le centre du Mali.

La région du centre du Mali est devenu la deuxième priorité stratégique de la MINUSMA, juste derrière la mise en œuvre de l’accord de paix. La mission est donc appelée à augmenter sa présence dans le centre pour mettre un terme aux violences et aux tueries. Elle interviendra en soutien à l’État malien qui est tenu, lui, d’y développer une stratégie globale.

Le Conseil de sécurité a aussi dressé le constat d’échec de la mise en œuvre de l’accord de paix dans le nord du pays qui reste au cœur du mandat de la Mission de l’ONU. La France a annoncé qu’elle allait demander pour la seconde fois des sanctions contre cinq individus accusés de contrevenir à cet accord et notamment un parlementaire appartenant au parti politique du président Keita.

Paris négocierait par ailleurs selon un diplomate, cité par RFI, des sanctions contre Amadou Koufa, un prédicateur, accusé de recruter parmi la communauté peule pour mener des attaques contre les ethnies dogons et bambara.

Le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes terroristes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les terroristes.

Les violences, qui déchirent cette région depuis quatre ans, ont culminé avec le massacre le 23 mars, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls, dans le village d’Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso.