Le président soudanais déchu Omar El-Béchir a été transféré dans la nuit dans une prison de Khartoum ont indiqué mercredi des proches de l’ancien chef de l’État. Renversé par l’armée le 11 avril sous la pression de la rue, le président était placé en détention par ses frères d’armes dans un endroit inconnu. Plusieurs sources ont confirmé aujourd’hui qu’il a été placé dans la prison de Kober dans la capitale soudanaise Khartoum.
À 75 ans, le président déchu faisait face à un large mouvement de protestation populaire depuis plus de quatre mois. Un mouvement auquel l’armée a répondu par une prise de pouvoir rapide. Samedi, le général Abdel Fattah Buhrane, à la tête du Conseil militaire de transition au Soudan, a promis « d’éliminer les racines » du régime d’Omar El-Béchir. Le Conseil militaire compte toutefois parmi ses dix membres des piliers de ce régime.
Sur le plan international, l’ONG Amnesty International a appelé l’armée à remettre le président déchu à la Cour pénale internationale (CPI). Des mandats d’arrêt contre l’ancien président avaient été émis par la Cour depuis plus de 10 ans. « Crimes de guerre », « crimes contre l’humanité » et « génocide » au Darfour sont sur la liste des accusations.
Cette mise en prison du président déchu intervient une journée seulement après les déclarations du gouvernement Ougandais se disant prêt à examiner une demande d’asile de M. El-Béchir s’il était approché à ce sujet.