Les combats font rage aux abord de Tripoli après une semaine de combats entre les forces Haftar et le GNA. Un bilan de 56 morts est annoncé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réclamé un « cessez-le-feu ».
La capitale libyenne est ciblée depuis le 4 avril par une offensive du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen qui veut s’emparer de Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale (GNA), dirigé par Fayez Al-Sarraj et reconnu par la communauté internationale.
L’OMS a fait état jeudi de 56 morts et 266 blessés depuis le début de l’offensive du maréchal Haftar le 4 avril, alors que l’ONU se mobilise pour soutenir les hôpitaux débordés du pays. Selon le dernier bilan du ministère de la santé du GNA arrêté dimanche soir, au moins 35 personnes ont été tuées.
« Les deux côtés semblent de force égale sur le plan militaire », estime le centre d’analyses International Crisis Group (ICG), cité par l’AFP. L’ICG juge toutefois qu’un « déploiement plus important de combattants » ou « une intervention militaire extérieure » pourraient précipiter une « catastrophe humanitaire ».
À l’ONU, le secrétaire générale Guterres a appelé à un cessez-le-feu. « Il est encore temps d’arrêter » les affrontements, « encore temps d’avoir un cessez-le-feu, d’éviter le pire », a déclaré à des médias Guterres, après une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU.
L’ONU avait annoncé mardi en raison des combats le report sine die d’une conférence interlibyenne qui devait aider le pays à sortir du chaos.
Soutenu par une autorité basée dans l’est du pays mais non reconnue internationalement, le maréchal Haftar espère, avec son Armée nationale libyenne (ANL), étendre son emprise sur l’ouest de ce pays pétrolier, alors qu’il contrôle déjà l’est et -plus récemment- le sud.
En face, les forces pro-GNA affirment être déterminées à mener une contre-offensive généralisée. Les troupes du maréchal Haftar tentent d’avancer vers la capitale notamment sur deux axes : par le sud et le sud-est, où des combats avaient déjà opposé mercredi les forces pro-GNA à celles de l’ANL.
Dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, les organisations internationales craignent que les civils ne fassent une nouvelle fois les frais des violences. Quelque 4.500 personnes ont déjà été déplacées par les combats, selon l’ONU.