Plusieurs dizaines de civils touareg ont été tués entre mardi et mercredi par des terroristes présumés dans la région de Ménaka. L’attaque est survenue dans le nord-est du Mali, près de la frontière nigérienne. Les terroristes auraient exécuté plus de quarante civils.
Les assaillants auraient exécuté des civiles de la communauté Idaksahak (Touareg), dans plusieurs localités au sud de Ménaka, selon l’AFP qui cite un communiqué du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA, issu de l’ex-rébellion). Le MSA soutient la force française Barkhane et l’armée malienne, qui affronte régulièrement dans la région des terroristes ayant prêté allégeance au groupe État islamique (EI).
Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux civils, appartenant surtout aux communautés peule et touareg, ont péri depuis le début de l’année dans cette région. Des élus locaux ont confirmé l’attaque à l’AFP, évoquant entre une vingtaine et plusieurs dizaines de tués.
Un élu de la région de Ménaka a confirmé que les assaillants étaient « venus de la frontière nigérienne et repartis dans cette direction », mais a indiqué ne pouvoir prononcer sur le bilan « parce que lorsque l’armée malienne s’est rendue sur les lieux, les corps étaient déjà enterrés par des combattants du Mouvement pour le salut de l’Azawad ».
La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a condamné sur Twitter « les faits collectés concernant cette série d’attaques », sans donner d’estimation chiffrée.
Dans un rapport remis au Conseil de sécurité de l’ONU en août, un groupe d’experts souligne que les conflits entre communautés de la région, pour les postes de pouvoir, le contrôle d’axes commerciaux ou de contrebande, les pâturages et l’accès aux puits, exacerbent les tensions dues aux affrontements entre terroristes et forces internationales et maliennes.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Les terroristes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.