Souvent présenté, par ses alliés occidentaux, comme le paradis de la démocratie au moyen orient, Israël est de nouveau touché de plein fouet par un scandale électoral.
Le principal parti arabe en Israël a déposé une plainte mardi auprès de la commission électorale après que des militants du Likoud, le parti du Premier ministre sortant, eurent été surpris avec des caméras dans des bureaux de vote de secteurs majoritairement arabes. Selon plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux, les partisans de l’actuel premier ministre Benjamin Netanyahu et qui brigue un cinquième mandat ont été interpellés par d’autres observateurs parce qu’ils cachaient des caméras sur eux au niveau des bureaux de vote.
Dans la matinée du mardi, des sources médiatiques ont assuré que la commission électorale examine ces accusations et la légalité ou non de la présence de ces caméras dans les bureaux de vote. Dans le même sens, ces sources ont affirmé que la police de l’État juif a constaté « un certain nombre de possibles irrégularités dans des bureaux de vote dans la région du nord ». De son côté, l’alliance arabe Hadash-Taal a indiqué avoir déposé une plainte en urgence pour demander que ces caméras, illégales selon elle, soient retirées immédiatement. Elle a dénoncé une manœuvre destinée à intimider les Arabes israéliens et à les dissuader de voter.
À rappeler que les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur leurs terres après la création d’Israël en 1948. Ils représentent environ 17,5% des près de 9 millions d’Israéliens. Pendant la campagne, le Likoud s’est servi de leur vote comme épouvantail.
Lors des précédentes élections en 2015, M. Netanyahu, le jour même du vote, avait invité ses électeurs à se rendre aux urnes pour contrer le poids des Arabes qui, selon lui, allaient voter « en masse ». Ses propos lui avaient attiré de vives critiques, y compris à l’étranger. Netanyahu, sous le coup d’une enquête pour corruption, avait ensuite présenté ses excuses.