Le Premier ministre Noureddine Bédoui et son vice-Premier ministre Ramtane Lamamra ont donné un point de presse jeudi. Selon eux, « les revendications de la rue » donneront le cap au futur gouvernement.
Le nouveau Premier ministre Noureddine Bédoui – qui a remplacé lundi le très impopulaire Ahmed Ouyahia – et son vice-Premier ministre Ramtane Lamamra ont tenté durant 90 min de vendre à l’opinion les décisions du chef de l’État, qui n’ont pas calmé la colère ces deux derniers jours.
Sa composition sera dévoilée « au plus tard la semaine prochaine » et il s’agira d’une équipe de « technocrates », puisant dans les « jeunes compétences, hommes et femmes » dont dispose l’Algérie. Il n’a pas donné de date pour la future présidentielle à l’issue de laquelle le président Bouteflika s’est engagé à remettre son mandat.
« Il faut sortir de cette crise de manière calme et en veillant à la stabilité du pays », a poursuivi, en appelant à plusieurs reprises au « dialogue », ce préfet de carrière, jusqu’ici ministre de l’Intérieur, que le quotidien El Watan qualifiait il y a quelques mois de « ministre de la Répression ».
Le pouvoir en Algérie s’efforce difficilement de convaincre la rue du bien-fondé de la prolongation sine die du mandat du président Abdelaziz Bouteflika et de son plan de réformes, à la veille d’un vendredi décisif pour le mouvement de contestation populaire.
Le pays est le théâtre depuis le 22 février de manifestations contre le président Bouteflika, d’une ampleur inédite depuis son arrivée au pouvoir il y a 20 ans, déclenchées par sa décision de briguer un 5ème mandat malgré une santé défaillante.
Sous la pression croissante de la rue, le chef de l’État a renoncé lundi à se présenter et reporté la présidentielle prévue le 18 avril, prolongeant de fait son mandat actuel jusqu’à la fin d’une prochaine “Conférence nationale” chargée de réformer le pays et d’élaborer une nouvelle Constitution.