Neuf civils tués dans un nouveau massacre des ADF à Beni.

Nouvelle escalade de la violence dans la région de Beni en République démocratique du Congo (Est de la RDC). Neuf civils y ont été tués dans la nuit de lundi à mardi, dans une attaque attribuée au groupe armé d’origine ougandaise ADF.

Les auteurs de la tuerie « ont fait incursion à Oich. Ils ont pillé et emporté des animaux de la basse-cour. Nous déplorons la mort de neuf civils dans cette attaque », a déclaré à l’AFP Donat Kibwana, administrateur de Beni dans le nord de la province troublée du Nord-Kivu. Un porte-parole militaire, le capitaine Mak Hazukay, a confirmé le bilan.

Depuis fin 2014, la région de Beni est le théâtre de massacres attribués aux ADF qui ont fait plusieurs centaines de morts parmi la population locale.

Rebelles ougandais musulmans, les ADF sont aussi tenus responsables de la mort de 15 Casques bleus tanzaniens tués en décembre 2017 dans la même région et sept autres Casques bleus malawites et tanzaniens en novembre.

Les dernières tueries d’envergure attribuées aux ADF ont eu lieu jeudi et vendredi derniers et ont fait 17 morts civils.

Rappelons que la RDC se prépare à voter le 23 décembre prochain pour une série d’élections majeures, dont la présidentielle. En jeu, la succession de Joseph Kabila, au pouvoir après son père depuis près de 18 ans, et qui peine à le quitter. Un scrutin dans un contexte très tendu.

Au départ de la course, 25 candidats se sont enregistrés auprès de la CENI (Commission électorale théoriquement indépendante). Au terme d’une procédure très critiquée, celle-ci en a retenu vingt-et-un.

Parmi les éliminés, des poids-lourds de l’opposition, tels Jean-Pierre Bemba – ex-chef de guerre et vice-président de Joseph Kabila, incarcéré par la Cour pénale internationale pendant près de dix ans pour crimes contre l’humanité avant d’être acquitté en 2018 mais toujours accusé de subornation de témoins – ou Moïse Katumbi, ex-gouverneur de la province du Katanga, contraint de se réfugier à l’étranger à l’annonce de sa candidature mais empêché de rentrer à temps pour la déposer administrativement.