Le président Ouattara a nommé un nouveau gouvernement pléthorique de 41 membres qui suscite plus de questions qu’il n’en résout.
Les 10 ministres membres du PDCI ont tous été reconduits. D’autres membres du même parti ont été « ajoutés ». Avec des membres des petits partis du RHDP et des leaders de la société civile. Même le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro obtient un poste pour un de ses fidèles, Sidiki Konaté, qui devient ministre de l’artisanat.
Le problème est que ces choix sont illisibles politiquement, en tout cas si on se place dans la perspective du parti unifié RHDP et du scrutin présidentiel de 2020. En effet les ministres PDCI qui avaient presque tous appelé à la fusion pour l’avènement du RHDP unifié n’ont pas pu imposer leur vue au président Henri Konan Bédié qui demeure patron du PDCI.
Vont-ils oser engager l’épreuve de force ultime pour le faire chuter ou pour faire imploser le parti ? Le mouvement que certains d’entre eux ont mis sur orbite a-t-il des fondements solides ? L’avenir très proche nous le dira.
Il va aussi clarifier les relations entre Ouattara et Bédié car si ce dernier n’adoube pas le gouvernement ; il a les moyens de le faire trébucher au Parlement. Et, pire de susciter la défiance envers lui dans le pays.
Ce serait alors la guerre totale et tous les deux vont en pâtir. Avec le risque majeur d’allumer un nouveau feu de brousse politique dans toute la Côte d’Ivoire. Le remaniement qui reste flou quant aux intentions du président Ouattara va livrer ses secrets très rapidement.
Un premier élément qui saute aux yeux est la volonté de ratisser large qui révèle une ambition qui ne rime pas avec retraite. En clair Ouattara pose les jalons d’une coalition pour 2020.
Mais il y a les engagements pris, l’obstacle constitutionnel du troisième mandat et la position inflexible-jusqu’ici- de son allié Bédié. Il y a aussi l’énigmatique M.Soro dont les silences sont assourdissants.
La Côte d’Ivoire semble avancer dans un océan politique aux rivages lointains. Tout laisse croire qu’un choc frontal Ouattara /Bédié est possible et, avec une crise majeure au pays de l’ « homme de la paix » que fut Houphouet Boigny.