L’ex-président zimbabwéen Robert Mugabe.

Pas de répit pour l’ancien président zimbabwéen Robert Mugabe. L’homme de plus de 90 ans est cité à comparaître devant le Parlement le 9 mai pour s’expliquer sur la disparition de diamants d’une valeur de 15 milliards de dollars.

Un rapport accablant

Dans un rapport publié l’an dernier, l’ONG Global Witness avait accusé les dirigeants du Zimbabwe d’avoir détourné pendant des années les profits tirés de l’exploitation du diamant pour financer la répression de leurs adversaires politiques. Selon l’ONG, les services secrets zimbabwéens ont ainsi détenu discrètement une partie du capital d’une entreprise qui extrait des diamants dans la mine de Marange (Est).

En activité depuis 2006, l’industrie diamantifère au Zimbabwe agit dans une opacité totale. En effet, aucun chiffre officiel n’est disponible sur les rapports d’activité. La commission du Parlement chargée de ce dossier a déjà sommé plusieurs anciens ministres, chefs de la police et hauts responsables de l’administration de venir témoigner. L’ancien président va devoir s’expliquer sur des propos qu’il avait exprimé en 2016 et dans lesquels il dit regretter la perte de 15 milliards de dollars de revenus diamantifères à cause de la corruption et de l’évasion des capitaux.

Une retraite dorée

Dans un pays en pleine crise économique, l’ancien homme fort de Harare a pu négocier une retraite en or avant de quitter son poste suite à une intervention musclée de l’armée. L’homme qui a laissé derrière lui un pays en proie à la pauvreté a pu obtenir l’immunité afin d’échapper à toute poursuite judiciaire. M. Mugabe, qui dirigeait le Zimbabwe depuis l’indépendance du pays en 1980, a été contraint en novembre de démissionner sous la pression de l’armée, de la rue et de son parti, la Zanu-PF, toujours au pouvoir.

Pour ses détracteurs, l’ex-président a mis à genoux l’économie de son pays, jadis deuxième puissance d’Afrique australe, et s’est comporté en despote prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Emmerson Mnangagwa, investi chef de, avait promis que son accession à la tête du Zimbabwe allait marquer « le début d’une nouvelle démocratie ».