L’ex-président égyptien Hosni Moubarak a demandé mercredi l’« autorisation » de l’actuel chef de l’État Abdel Fattah al-Sissi pour révéler des informations « sensibles ». Ces dernières seraient relatives à des attaques durant la révolution impliquant, selon le parquet égyptien, les Frères musulmans, le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais.
« Je vais parler de choses sensibles qui n’ont jamais été évoquées auparavant », a déclaré l’ex-président Moubarak, lors d’une audience mercredi au tribunal. Son avocat a en effet déposé une demande auprès de la présidence pour obtenir l’autorisation de révéler ces informations, rapporte l’AFP.
Hosni Moubarak était entendu comme témoin par une Cour du Caire dans une affaire d’« infiltration » de membres des mouvements Hamas et Hezbollah en Égypte. D’après le parquet, ces derniers auraient participé, début 2011, à un assaut contre des prisons ayant permis l’évasion de membres de l’organisation des Frères musulmans, dont l’ex-président Mohamed Morsi, détenu et condamné à plusieurs reprises depuis 2013 et sa destitution par l’armée.
Hosni Moubakar a été pour sa part renversé en 2011 à la faveur d’un soulèvement populaire, dans le cadre du printemps arabe.
Selon l’AFP, Mohamed Morsi était présent mercredi dans le box des accusés, faisant de l’audience le premier face-à-face avec son prédécesseur Hosni Moubarak (1981-2011) et la première apparition publique de ce dernier depuis sa libération en mars 2017, après avoir été acquitté pour le meurtre de manifestants durant la révolution.
Lors de l’audience, Moubarak, 90 ans, a évoqué la « sensibilité » de certaines informations liées notamment aux Frères musulmans et aux tunnels reliant le Nord-Sinaï à Gaza, qui auraient permis l’infiltration des membres du Hamas et du Hezbollah. Il a ainsi refusé de répondre aux questions sur une complicité des Frères musulmans avec le Hamas, le Hezbollah et l’Iran pour « accroître le chaos » en Égypte en 2011.
Le Nord-Sinaï (est), région bouclée par l’armée à la frontière avec Gaza, est à ce jour le théâtre d’une insurrection de mouvements terroristes, dont le groupe État islamique (EI).
Pour rappel, Mohamed Morsi avait été condamné à la peine de mort en juin 2015, aux côtés d’une centaine de personnes, dans cette affaire d’évasions de prisons. En novembre 2016, la cour de cassation avait toutefois annulé les condamnations de Morsi et de certains de ses co-accusés, dont l’ancien guide suprême des frères musulmans Mohamed Badie, ordonnant la tenue d’un nouveau procès