L’explosion de deux voitures piégés et un kamikaze à Mogadiscio a causé la mort de 20 personnes et plus de 40 blessés vendredi, dont la plupart était des civiles. Les deux voitures auraient été placées par les Shebab, près d’un hôtel très fréquenté.
Selon des sources sécuritaires et des témoins, deux voitures piégées ont explosé à proximité de l’hôtel Sahafi, où ont l’habitude de séjourner des responsables politiques somaliens. Un kamikaze a ensuite actionné son gilet explosif sur les mêmes lieux et des hommes armés ont tenté de pénétrer dans l’hôtel.
Cet hôtel, déjà frappé par une attaque en 2015, est situé près du carrefour K4, un lieu très fréquenté du centre de Mogadiscio. Cette zone comprend plusieurs hôtels, ainsi que le quartier général du département des enquêtes criminelles (Criminal Investigations Department/CID).
Selon l’AFP, des témoins ont raconté avoir vu trois hommes armés portant un uniforme de l’armée somalienne tués à la porte arrière de l’enceinte abritant l’hôtel. Le kamikaze s’est fait sauter devant la porte d’entrée.
Cette attaque a été revendiquée par les insurgés Shebab. Ces derniers utilisent régulièrement pour leurs attaques, selon les observateurs, des véhicules piégés, dont l’explosion précède souvent l’entrée en action d’un commando lourdement armé pour faire le plus de victimes possible. Ils ont eu recours au même mode opératoire contre certains des hôtels les plus en vue de Mogadiscio ces dernières années.
Les Shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont juré la perte du gouvernement fédéral somalien, soutenu par la communauté internationale et les 20.000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Chassés de Mogadiscio en 2011, les Shebab ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale somalienne, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.