La 2ème réunion du Comité de suivi de la CEDEAO a débouché sur un début de consensus autour de la CENI à Lomé.

Le Comité de suivi, issu de la médiation de la CEDEAO pour une sortie de crise au Togo, s’est réuni à Lomé, dimanche 23 septembre 2018. Il était co-présidé par les représentants des facilitateurs de la CEDEAO (les présidents Akufo-Addo du Ghana et Alpha Condé de Guinée), à savoir, MM. Albert Kandapah, ministre de la Sécurité du Ghana, Tibou Kamara, Ministre de l’Industrie et des PME de Guinée et l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, Président de la Commission de la CEDEAO, ont participé à cette réunion, les membres de la majorité présidentielle togolaise et les délégués de l’opposition représentant la C-14.

L’objectif était de poursuivre la mise en œuvre de la feuille de route de l’Organisation sous-régionale, dont la mise en place d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI) constituait le point focal. À ce niveau, la rencontre a retenu le principe de la recomposition de la Céni qui comprendra désormais : 5 membres de la majorité présidentielle et 5 membres de la C-14.

La crise politique togolaise est loin de connaître une issue heureuse. Les protagonistes continuent à se regarder en chiens de faïence, alors qu’on parle de plus en plus, d’une réelle mésentente entre les deux facilitateurs : le Président Ghanéen Nana Akufo-Addo et son homologue guinéen, le Professeur Alpha Condé.

Le quotidien togolais « L’Alternative » évoque une brouille entre les deux facilitateurs et révèle : « …Les deux facilitateurs Nana Akufo-Addo et Alpha Condé n’arrivent pas à accorder leur violon sur les modalités d’application de la feuille de route. Alors qu’il a été annoncé à plusieurs reprises que les deux présidents doivent se rendre à Lomé pour clarifier aux acteurs les différents points de la feuille de route, le Guinéen préfère jouer la montre. Selon des sources concordantes, il serait de connivence avec le pouvoir de Lomé pour torpiller la médiation de son homologue ghanéen qui ne semble pas être favorable au régime cinquantenaire de Faure Gnassigbé ».

Selon le journal togolais, « On a facilement détecté les points de divergence des envoyés de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui ne parlaient pas de la même voix, il a été annoncé que les deux facilitateurs viendront ici, au Togo, pour rectifier le tir. Mais Alpha Condé continue de faire faux bond au président Nana Akufo-Addo ».

En dépit de ces craintes, fort justifiées, le Comité de suivi a quand même repris du boulot, dimanche dernier, en tenant sa deuxième réunion, dans la capitale togolaise. En l’absence des deux présidents facilitateurs, leurs deux représentants ont co-présidé la rencontre, houleuse, mais fructueuse.

Des avancées notoires ont été notées notamment en ce qui concerne, la composition de la CENI dont la majorité présidentielle a toujours considéré qu’elle était définitive et exclusive. A l’issue de la réunion du dimanche 23 septembre 2018, le Communiqué final a bien retenu, d’élargir la CENI aux 5 membres de la C-14, qui y siègeront aux côtés des 5 membres de la majorité présidentielle.

Ainsi, le chronogramme des actions relatives à la conduite du processus électoral et à la préparation des réformes constitutionnelles devant conduire aux élections législatives du 20 décembre 2018, a été également présenté et adopté, ce qui augure, malgré tout, des lendemains meilleurs.