Les députés égyptiens ont adopté mardi un projet controversé d’amendements qui permettra à Abdel Fattah al-Sissi de prolonger son actuel mandat jusqu’en 2024.

Les Égyptiens voteront du 20 au 22 avril sur des amendements à la Constitution. Et ce, en vue notamment de prolonger la présidence d’Abdel Fattah Al-Sissi. Une réforme vivement critiquée par les détracteurs du chef de l’État.

L’annonce du référendum intervient au lendemain du vote au Parlement, à une écrasante majorité de 531 voix sur 554 votants, en faveur d’une série d’amendements constitutionnels, dont celui sur la prolongation du mandat présidentiel. Vingt-deux élus ont voté contre ou se sont abstenus. La Constitution de 2014 en vigueur limite la présidence à deux mandats consécutifs de quatre ans.

« Le référendum aura lieu en Égypte les samedi 20, dimanche 21 et lundi 22 avril », a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse Lachine Ibrahim, chef de l’Autorité nationale des élections. Le vote des Égyptiens de l’étranger, dans les missions diplomatiques, se tiendra du 19 au 21 avril.

Le nouvel article 140 permet de faire passer le deuxième mandat du président Al-Sissi de quatre à six ans, portant ainsi son terme à 2024. Le chef de l’État pourrait ensuite se représenter en 2024 à un troisième mandat de six ans, pour rester au pouvoir jusqu’en 2030.

Outre la durée du mandat présidentiel, la révision constitutionnelle doit aussi accroître le contrôle du pouvoir judiciaire par l’exécutif et institutionnaliser le rôle politique de l’armée, pilier du régime.

Le président Al-Sissi a été élu une première fois en 2014, avec 96,9% des voix, un an après avoir renversé avec l’armée, à la faveur d’un mouvement populaire, le président islamiste Mohamed Morsi, dont il était le ministre de la Défense.

Sa réélection en mars 2018, avec un score de 97,08%, a eu lieu dans le cadre d’un scrutin marqué par la présence d’un seul rival, relégué au rang de faire-valoir, et par une série d’arrestations d’opposants.

Les ONG et les opposants dénoncent la réforme constitutionnelle, accusant régulièrement le président égyptien de graves violations des droits humains comme la torture, les disparitions forcées, le record d’exécutions capitales, l’emprisonnement d’opposants ou le musellement de la presse.