Le verdict du procès du maire de Dakar, Khalifa Sall est tombé ce jour : 5 ans de prison ferme et 5 millions de Francs CFA d’amende contre l’édile reconnu coupable d’escroquerie de deniers publics, de faux et d’usage de faux.
De l’avis du juge Malick Lamotte : « les éléments constitutifs du délit d’escroquerie portant sur les deniers publics reprochés à Khalifa Sall sont bien caractérisés ».
Le maire de Dakar et son directeur administratif, Mbaye Touré ont utilisé 110 fausses factures pour se faire remettre 3O millions de Francs CFA mensuellement. C’est pour quoi tous les deux ont écopé de la même peine : 5 ans de prison ferme et 5 millions d’amende.
Le tribunal a rejeté la notion de « fonds politiques » et a fait remarquer que s’ils existaient, nul n’aurait besoin de faire des fausses factures. La main du tribunal a été lourde, mais les 5 ans infligés au maire sont en deçà des 7 ans requis par le procureur.
Il s’y ajoute que le juge a aussi débouté l’agent judiciaire de l’État qui demandait des dommages et intérêts de 6 milliards de Francs CFA. Même le délit de « détournement de deniers publics a été écarté » et il a été retenu celui « d’escroquerie de deniers publics ». Le juge a donc dit le droit et rien que le droit.
Khalifa Sall ne doit s’en prendre qu’à lui-même pour avoir cédé à la facilité de l’escroquerie et osé utiliser des fausses factures. Il récolte ce qu’il a semé. Il devrait regretter d’avoir choisi des avocats aussi peu compétents car s’il avait payé la caution ; elle lui serait rendue et sa peine aurait, peut-être, été moindre. Mais le choix de politiser l’affaire à outrance a été une erreur.
Lorsqu’il y a utilisation de fausses factures, il faut se rendre à l’évidence qu’il y a délit. Il aurait dû le reconnaître et demander la clémence du tribunal, en remboursant les sommes en cause.
Khalifa Sall n’est pas une victime, il est coupable et doit assumer ses actes.
Ses avocats ont décidé de faire appel et il va certainement y avoir un deuxième procès en appel. Il a intérêt à changer d’avocats pour adopter une ligne de défense plus crédible qui pourrait l’aider à faire diminuer la peine de 5 ans. La politisation a échoué, il faut changer de posture.
Les partisans de Khalifa Sall qui imaginaient que sa condamnation allait mettre en ébullition le pays ont vite déchanter. Les dakarois ont vaqué à leurs occupations et il ne s’est rien passé dans le centre ville.
À Grand-Yoff, son fief politique des individus ont essayé de créer des incidents mais ont lamentablement échoué. C’est le calme qui règne à Dakar où, faut-il le rappeler, Khalifa Sall a été battu à plate couture lors des législatives du 30 juillet.