Le président malgache Andry Rajoelina et Emmanuel Macron se sont convenus mercredi de reprendre les discussions sur le statut des îles Éparses. Il s’agit de cinq îles autour de Madagascar présumées riches en hydrocarbures, administrées par la France et revendiquées par Madagascar depuis 1973.
Les deux présidents se sont convenus de traiter cette question non par un recours juridique ou dans des instances internationales mais dans un cadre bilatéral, par la mise en place d’une commission mixte. L’objectif est d’aboutir à une solution consensuelle d’ici juin 2020, date du 60ème anniversaire de l’indépendance de Madagascar, selon l’Élysée, cité par l’AFP.
« Je demande solennellement et officiellement à M. le président de trouver une solution pour la gestion ou la restitution des îles Éparses à Madagascar, au nom des 25 millions de Malgaches, parce que je connais vos engagements », a déclaré le président malgache à son homologue français lors d’un point presse commun.
« Ma volonté est que nous ayons un dialogue pour aboutir à une solution commune. Le sujet mérite mieux que des recours juridiques, des contentieux et un mauvais débat. Nous allons lancer un travail conjoint pour aller vers une solution de développement commun dans la zone économique actuelle », a répondu le président français.
Cette discussion bilatérale intervient alors que dans un autre conflit territorial post-colonial dans l’Océan indien, la Grande-Bretagne a été sommée la semaine dernière par l’ONU de rendre à l’île Maurice l’archipel des Chagos, au cœur d’un litige international depuis son acquisition en 1965 par Londres, qui en a chassé les habitants pour installer une base militaire américaine.
Les Éparses regroupent sous cette appellation cinq îles éparpillées autour de Madagascar, où la France exerce sa souveraineté. Elles ont été rattachées administrativement à Madagascar lorsque la Grande île est devenue colonie française en 1896.
À la veille de l’indépendance (26 juin 1960), elles furent rattachées par décret au ministère des Dom-Tom à Paris, au grand dam des Malgaches. Un préfet en assure aujourd’hui la gestion. Depuis 1973, Madagascar revendique officiellement ces îles et la France y a mis en place une présence militaire, devenue permanente depuis les années 80.